Le kyste poplité ou kyste de Baker est une pathologie bénigne du genou qui correspond à la distension anormale de la poche synoviale située dans le creux du genou.
Il s’agit de la bourse séreuse du chef medial du gastrocnémien interne et du semi-membraneux, communiquant avec l’articulation.
Selon le volume du kyste, le patient peut ressentir une gène fonctionnelle et même des douleurs au niveau de son genou.
Quelles sont les causes du kyste poplité ?
Il faut bien distinguer les kystes poplités de l’adulte et de l’enfant
Les kystes poplités de l’adulte : se rencontrent essentiellement autour et après 50 ans. Ils sont en grande majorité secondaires. Ils résultent d’une production excessive du liquide synovial par l’organisme, qui sera à l’origine du kyste. Le liquide synovial est une substance physiologique qui joue le rôle de lubrifiant articulaire.
Cela se traduit par un épanchement intra-articulaire chronique avec élévation de la pression intra-articulaire. Plusieurs pathologies peuvent en être responsables :
• Les lésions méniscales (déchirure de la corne postérieure du ménisque interne) ou ligamentaires (rupture du ligament croisé antérieur).
• Une arthrose du genou fémoro-tibiale ou fémoro-patellaire.
• Un rhumatisme inflammatoire.
Leur traitement est surtout celui de leur cause.
Les kystes poplités de l’enfant : surviennent entre 3 et 10 ans et sont presque toujours primitifs avec une tendance à la guérison spontanée. Ils peuvent être bilatéraux.
Signes et symptômes d’un kyste poplité
Il se présente d’abord par une tuméfaction du creux poplité (arrière du genou). Il est souvent asymptomatique et de découverte fortuite, mais il peut parfois se révéler par une gêne, une tension, une douleur postérieure, en particulier lorsque les jambes sont tendues. Il est également gênant lors d’une flexion complète, car la pression postérieure augmente et la flexion fait ressentir ce kyste, surtout s’il est volumineux.
Les complications sont la rupture et la compression
La rupture se manifeste par une douleur aiguë de la face postérieure du genou et du mollet avec tuméfaction, signes inflammatoires et fébricule. L’ensemble évoque une thrombophlébite surale qui peut être associée. L’échographie associée au Doppler couleur permet une bonne analyse des lésions, qui, dans les cas difficiles peuvent être confirmées ou mieux analysées en IRM.
Lorsqu’ils deviennent volumineux les kystes poplités peuvent devenir compressifs. La compression vasculaire peut s’exercer sur l’artère poplitée (forme pseudo-artéritique) ou compression veineuse (forme pseudo-phlébitique). Dans tous les cas l’échographie couplée au Doppler couleur permet une bonne étude des lésions.
La compression nerveuse (forme pseudo-radiculaire) avec compression des nerfs sciatiques poplités interne ou externe.
Comment diagnostiquer un kyste poplité
La palpation est le meilleur examen. Elle retrouve une tuméfaction liquidienne plus ou moins volumineuse de forme variable au creux poplité non battante, non expansive, éliminant un certain nombre de diagnostics différentiels.
Pour étayer me diagnostic, le médecin demande le plus souvent pour une échographie du genou ou une IRM. Ces examens supplémentaires permettent de poser le diagnostic et d’éviter la confusion entre le kyste poplité (bénin) et d’autres affections plus graves du genou.
Le traitement d’un kyste poplité
Le traitement est différent chez l’adulte et l’enfant. Chez l’enfant, le kyste a tendance à guérir spontanément et ne doit pas être opéré ce qui augmenterait la fréquence des récidives.
Chez l’adulte, il faut trouver la cause de l’épanchement articulaire et donc s’appliquer à son identification lors de l’étape du diagnostic. Le traitement est surtout celui de la cause, il peut être complété par un traitement local (aspiration, injection d’un dérivé cortisonique).
Le traitement médical, comprenant chaleur locale, froid, analgésiques banaux et agents anti-inflammatoires non stéroïdiens, améliorera les symptômes dans les formes moyennes.
La kinésithérapie, incluant des étirements doux, des exercices de mobilité et les modalités de chaleur profonde, peut être bénéfique chez des patients sélectionnés.
La ponction permet souvent d’améliorer la situation et de régler le problème, soit de façon définitive, soit temporairement. On utilise une aiguille de gros calibre, avec une seringue adaptée. On peut extraire soit un liquide filant soit un liquide gélatineux très dense.
Certains utilisent systématiquement l’association avec une injection de produit cortisonique. Ces injections doivent être limitées. En effet, il existe des risques infectieux et des risques cutanés.
Le recours à la chirurgie est exceptionnel, elle est indiquée quand la douleur est persistante ou face à une aggravation du handicap fonctionnel malgré les mesures précédentes. Le traitement classique constitue, par une voie postérieure, à effectuer l’ablation du kyste avec toute sa poche.
Références : Journal de radiologie. Pathologies Musculosquelettiques Douloureuses