Le 11 mai 1987 s’ouvrait, devant la Cour d’Assises du Rhône, le procès de l’ancien chef de la Gestapo de Lyon : Klaus Barbie. 37 jours d’audience, 107 témoins, 42 avocats, un procès qui a été un événement médiatique sans précédent. Dans le cadre de l’exposition Le procès Klaus Barbie Lyon, 1987 ; présentée jusqu’au 15 octobre, les équipes du Mémorial de la Shoah donnent rendez-vous aux visiteurs pour une rencontre et trois projections autour de ce qui constituera un véritable tournant dans l’éveil de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
RENCONTRE – Jeudi 11 mai 2017 à 19 h 30 – 11 mai 1987 : les 30 ans du procès
En 1987, pour la premiere fois en France, un accusé répond d’un crime contre l’humanité. Pendant six semaines, le procès Klaus Barbie est intégralement filmé et fait la une de la presse. Les victimes défilent à la barre et témoignent de la réalité et de l’atrocité de l’occupation allemande : les rafles, les tortures, les camps. 30 ans plus tard, quelle est la véritable portée de ce procès ? Quelle place occupe-t-il dans la construction de la mémoire de la Shoah ? Que nous apportent les archives audiovisuelles d’un tel procès ? En présence de Françoise Banat-Berger, directrice des Archives nationales, Jérôme Clément, fondateur d’Arte, Denis Salas, magistrat, président de l’Association française pour l’histoire de la justice (AFHJ), Sorj Chalandon, journaliste et écrivain, et Jean-Marie Cavada, journaliste. Animée par Dominique Missika, commissaire de l’exposition. Tarifs : 5 € / 3 €
PROJECTION – Dimanche 14 mai 2017 à 14 h – Hôtel Terminus. Klaus Barbie, sa vie et son temps de Marcel Ophüls (Allemagne / États-Unis / France, documentaire, 256 mn, JW Production, 1988)
Mené comme une enquete policiere pendant 2 ans et avec plus de 80 personnes interviewées dans le monde entier, Hôtel Terminus met en lumiere des témoignages inédits sur la personnalité, les crimes et la traque de Klaus Barbie. En présence du réalisateur et de Samuel Blumenfeld, journaliste au Monde. Tarifs : 5 € / 3 €
PROJECTION – Dimanche 21 mai 2017 à 14 h – Moi, petite fille de 13 ans : Simone Lagrange témoigne d’Auschwitz d’Élisabeth Coronel, Florence Gaillard et Arnaud de Mezamat (France, documentaire, 89 mn, Abacaris Films, 2009)
Déportée à l’âge de treize ans, Simone Lagrange est une survivante d’Auschwitz-Birkenau et l’un des témoins majeurs du procès Barbie. Le film recueille son récit. Dans la vigueur de sa parole se retrouvent l’enfant qu’elle était, autant que la révolte et la ténacité qui ont toujours été siennes. En présence des réalisateurs. Tarifs : 5 € / 3 €
PROJECTION Dimanche 21 mai 2017 à 16 h 30 Klaus Altmann alias Barbie. La seconde vie du « boucher de Lyon » de Peter F. Müller et Michael Mueller (France, documentaire, 52 mn, Filmfabrik, Arte, 2015)
En 1983, Klaus Barbie rédige sa biographie en prison à Lyon. En 180 pages, il retrace son parcours au bénéfice de services secrets internationaux, de dictatures d’Amérique latine, de filières d’anciens nazis et de trafiquants d’armes, de devises et de drogues. Grâce à des archives inédites, les activités de Barbie et les complicités dont il a bénéficié sont reconstituées avec précision. Le film révèle enfin comment un réseau d’anciens nazis avait projeté de faire évader Barbie de sa prison lyonnaise avant le procès. Tarifs : 5 € / 3 €
L’EXPOSITION – Jusqu’au 15 octobre 2017 Le procès Klaus Barbie Lyon, 1987
Livré à la justice française le 5 février 1983, Klaus Barbie, l’ancien chef de la Gestapo de Lyon, est jugé par la cour d’assises du Rhône, à Lyon, du 11 mai au 4 juillet 1987. C’est le premier procès pour crime contre l’humanité en France. Pour la première fois aussi, en vertu d’une loi voulue par Robert Badinter, alors garde des Sceaux, un procès d’assises est filmé. A l’occasion du trentième anniversaire de cet événement retentissant, l’exposition retrace le déroulement du procès (37 jours d’audience, 107 témoins, 42 avocats). La pièce maîtresse de l’accusation, le télégramme signé par Barbie après la rafle des 44 enfants d’Izieu et conservé au Mémorial de la Shoah, et l’intégralité des images du procès conservées à l’Ina seront notamment présentées. Cette exposition rassemble de très nombreux documents inédits, dont ceux qui ont servi à Serge et Beate Klarsfeld pour traquer Barbie, les enquêtes des services secrets, les interrogatoires de l’accusé, les notes du président de la cour d’assises. Des journaux télévisés de l’époque rendent compte de l’onde de choc provoquée en France et à l’étranger et mettent en lumière le réveil de la mémoire juive et résistante après le procès. Entrée libre
Memorial de la Shoah – 17 rue Geoffroy l’Asnier
75004 Paris