Auteur : Pierre PevelCycle : Les enchantements d'Ambremer
Édition : Folio SFParution : 2017
Pages : 432
Prix : 8,20 €
Genre : Fantasy
aris, 1909. La tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la Seine, des farfadets se promènent dans le bois de Vincennes... et une ligne de métro relie la ville à l'OutreMonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer. Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. Chargé d'enquêter sur un trafic d'objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L'affaire est épineuse et Griffont doit affronter bien des dangers: un puissant sorcier, d'immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l'association forcée avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...
'avais déjà lu un Pierre Pevel il y a longtemps, le premier tome des Lames du Cardinal, sans en garder grand souvenir. Pourtant on m'a dit de nombreuses fois que cette trilogie était un chef d'oeuvre. J'avais donc un peu d'appréhension avant d'entamer les Enchantements d'Ambremer, car il semble n'y avoir que des avis dithyrambiques sur cet auteur. Cela se confirme, je ne suis visiblement pas de l'avis de tout le monde : j'ai passé un bon moment avec ce livre, mais je ne crierais pas au génie pour autant.
Mais revenons d'abord sur le genre de ce roman : les Enchantements d'Ambremer se classe dans la catégorie "steampunk". Sur ce point, on retrouve bien cette ambiance XIXème siècle, avec son cortège de corsets, froufrous, inventions à la Jules Verne, etc. Malgré tout, l'auteur met bien plus l'accent sur la magie que sur la technologie : point de rouages et de mécanique dans ce tome. On y trouve plutôt des fées, des sortilèges, des gnomes, des combats de magiciens, des grimoires, etc. En effet, dans ce Paris des Merveilles, les créatures telles que les fées et la magie sont communément admises ; elles font même partie du quotidien, puisque l'Outremonde est relié à notre realité, et que les magiciens vivent comme tout un chacun sans pour autant être pourchassés pour avoir osé détenir ou faire usage de leurs pouvoirs.
Je dois dire que sur ce point, l'auteur fait preuve de talent : il parvient à intégrer tout naturellement des éléments de magie dans son univers, et il dépeint un Paris qui fait rêver :-) Mais pour autant, je n'ai pas plus que ça accroché à cet univers. C'est mon avis personnel, et il est dû à plusieurs choses : d'abord, je pense que le steampunk n'est pas un genre qui m'attire particulièrement, même s'il a un côté fascinant ; ensuite, je pense qu'avec mon passé de lectrice de fantasy, j'ai déjà eu mon lot de magiciens, de fées et de gnomes. J'ai déjà vu et revu ce type d'univers magique, basé sur un imaginaire commun et son bestiaire fantastique, dans lequel la magie s'exerce à l'aide de bâtons enchassés d'une pierre précieuse, de grimoires sources de savoir, de sorts que l'on apprend dans une école, de guildes de magiciens, etc. Ce ne sont malheureusement plus des univers qui me font rêver. Et cela enlève donc beaucoup d'attrait à ce roman.
Par contre, ce qui fait le charme de ce livre à mon sens, c'est son duo de personnages et leur relation si attendrissante. D'abord Griffont, plutôt du genre casanier et ronchon (mais qui fait sourire), avec ses petites habitudes et ses plaisirs simples, sa gentillesse, sa bonhomie, sa passion pour l'Histoire. Ensuite Isabel de Saint Guil, son charme, sa personnalité pétillante et aventureuse, sa légendaire mauvaise foie et son effronterie de femme libérée qui entend bien vivre comme ça lui chante. Ensemble, ils forment un duo improbable et pourtant complice, et leurs échanges piquants et drôles n'ont eu de cesse de m'attendrir. J'avais vraiment envie d'en savoir plus sur leur passé, et j'ai pris un réel plaisir à les voir évoluer au fil de la lecture, à découvrir petit à petit leur mode de fonctionnement, à sourire de leurs prises de bec et de leurs réconciliations silencieuses. Que dire également d'Azincourt le chat ailé, du majordome de Griffont, de l'inspecteur Farroux, des acolytes d'Isabel de Saint Guil ? Les personnages sont résolument un des points forts de ce roman, car je les ai tous trouvés attachants, bien qu'ils ne soient pas tous développés de manière égale.
Autre point positif : même si l'intrigue est un peu trop simple à mon goût et que l'univers a un petit air de déjà vu, j'ai beaucoup aimé l'aspect enquête du roman. On sent que le concept pourrait être développé dans de nombreux tomes, chacun d'eux mettant en scène les mêmes personnages dans des enquêtes et des aventures qui ont leur propre fin, mais qui s'insèrent dans un tout cohérent. Un peu à la manière d'un Hercule Poirot (j'avoue ne pas avoir lu les Rouletabille et Arsène Lupin qui sont cités en exemple par l'éditeur). D'ailleurs, la nouvelle qui se trouve en bonus à la fin du livre le prouve bien :-)
Pour conclure, je suis un peu indécise sur les tomes 2 et 3 : autant l'intrigue m'a un peu déçue et l'univers est resté sans surprise, autant j'ai adoré les personnages. Alors que faire : ai-je envie de connaître la suite ? Je pense que oui :-)
Dans ce premier tome, Pierre Pevel dévoile peu à peu son univers, mélange de steampunk et de fantasy, dans un Paris du XIXème siècle où la magie côtoie l'ordinaire. Au coeur de la capitale, le lecteur se laisse porter par une enquête visant en apparence à dévoiler un trafic d'objets magiques, mais qui mènera les héros bien au-delà de ce qu'ils avaient imaginé, dans les secrets bien gardés du trône de l'Outremonde ! Si l'univers et l'intrigue ne m'ont pas embarqué avec eux, j'ai en revanche adoré le duo de personnages principaux et leur relation piquante ! Rien que pour ça, le roman vaut la peine d'être lu^^