Catherine Guennec aime les répertoires.
Au gré de lectures nombreuses et d'une curiosité insatiable, elle collectionne les histoires d'amour ( Le petit livre des grandes histoires d'amour), les mots doux ( Mon petit trognon potelé) , les insultes (Espèce de savon à culotte), tous savoureux recueils répertoriés sur votre blog préféfé.
Aussi est-ce avec une joie sans... fin que nous avons lu, d'une traite - mais oui - les quelque deux cents adieux historiques, légendaires ou avérés , qu'ont prononcés des personnages célèbres, restitués, dans leur contexte d'émission, par ordre alphabétique des patronymes.
D'Honoré de Balzac qui aurait réclamé à son chevet le docteur Horace Bianchon, acteur de sa Comédie humaine à Stefan Zweig, qui en sa lettre testamentaire révèle son impatience à en finir avec la vie, les sentences défilent, souvent sobres, factuelles " Je ne me sens pas bien " ( Maria Callas), " C'est comme cela que l'on meurt " (Coco Chanel), " Tout est bien " ( André Gide) " C'est fait!" (Prince de LIgne) gourmandes " Il y a longtemps que je n'ai mangé avec tant de plaisir" (Denis Diderot) , "J'ai faim" (Philippe Pétain) élégantes " Tu leur diras, toi, que j'ai eu une belle vie" (Charlotte Delbo) , litotes " Ce n'est rien" ( d'Henri IV, poignardé) quand elles ne sont simple soupir (Chopin, Stendhal)
Une lecture instructive qui nous rappelle, finement, que toute existence connaît son terme.
Apolline Elter
Les mots de la fin, 200 adieux historiques, Catherine Guennec, recueil, Ed de l'Opportun, avril 2017, 352 pp