Deux lettres reçues par Roger Garaudy (archives personnelles). La première, bienveillante, de Roger MUNIER. La seconde, plutôt sarcastique de Marcel CONCHE.
Roger Munier
Le Lyaumont
le 22 février 1988
Cher Monsieur
Je vous remercie
vivement de m'avoir fait hommage de votre beau livre "A Contre-nuit",
dont j'achève la lecture.
Je suis de ceux qui
ont toujours pris très au sérieux votre aventure multiple, vos cheminements.
Vous avez presque tout parcouru, et vous êtes un des rares, de ce fait, à
pouvoir faire la gerbe. Dans la multiplicité des aspects qui vous composent, la
plupart ont dû choisir, s'arrêter a l'un ou l'autre, pour fixer leur destin.
Vous, au contraire, les avez rassemblés sans en exclure aucun pour l'essentiel,
et voici que l'ensemble culmine aujourd'hui dans leur apaisement et leur
silence, bruissant silence de ce livre.
Et même parvenu à
ce point d'entente et d'harmonie, j'admire votre écoute de tant de voix que
vous voulez accueillir. Vous avez atteint le Même et vous dites le Même: Dieu
en Lui-même, en ses traces.
C'est un beau
destin que celui-là, quand il est donné de pouvoir l'accomplir dans une parole
de la qualité, de la hauteur de la vôtre. La "nuit" n'est pas si
entière et sombre, qui peut permettre une telle annonce aux premières lueurs...
Je suis tendu comme vous vers elles. Tout porte à penser qu'elles ne sont pas
vague pressentiment, mais signe déjà précurseur. Votre cri, "à l'écoute du
Dieu", est comme celui d'un Veilleur aux dernières heures qui précèdent le
jour.
Il me serait très
agréable de faire un jour, concrètement,personnellement votre connaissance.
Cela pourrait se faire,n'est-ce pas ? J'en serais très heureux vraiment.
Croyez-moi, cher
Monsieur, après ce livre surtout, mais avant lui déjà, vôtre et proche.
Roger MUNIER
"Biographie du 20e siècle"
Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur TwitterPartager sur FacebookPartager sur Pinterest
Libellés :
Divers auteurs,
Ecrivains,
Roger Garaudy