Problemos // De Eric Judor. Avec Eric Judor et Blanche Gardin.
Parler de fin du monde, c’est un sujet qui aujourd’hui a été éculé dans me monde du cinéma. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus rassurant pour Problemos. Mais Problemos vient d’Eric Judor, un homme qui manie l’art de l’humour absurde comme personne. Avec ce film, il ne compte pas faire de l’absurde mais plutôt d’être drôle. Il y a quelques trucs drôles et ce sont bien souvent les trucs les plus graveleux. Que cela soit l’histoire de la cabane ou encore la chanson faisant honneur aux règles, Problemos sait très bien s’y prendre de ce point de vue là. Mais est-ce quelque chose dont j’avais réellement envie ? Je ne suis pas sûr et certain. Le burlesque est ici plutôt bon, mais ce n’était pas suffisant à mon goût. Disons que j’attendais peut-être autre chose. Fort heureusement que le casting est bon. Eric Judor est toujours parfait dans le rôle de l’homme qui ne comprend pas le monde qui l’entoure mais à côté de ça, nous avons Blanche Gardin, héritière de la série Workingirls (si vous ne l’avez toujours pas vu, je vous la conseille) et c’est un élément vraiment important. Elle apporte une dose d’humour fun sans trop en faire. Disons que sa voix et sa présence suffisent à créer quelque chose dans ce film qui ne ressemble pas à un truc trop mauvais.
Jeanne et Victor sont deux jeunes Parisiens de retour de vacances. En chemin, ils font une halte pour saluer leur ami Jean-Paul, sur la prairie où sa communauté a élu résidence. Le groupe lutte contre la construction d’un parc aquatique sur la dernière zone humide de la région, et plus généralement contre la société moderne, la grande Babylone. Séduits par une communauté qui prône le « vivre autrement », où l’individualisme, la technologie et les distinctions de genre sont abolis, Jeanne et Victor acceptent l’invitation qui leur est faite de rester quelques jours. Lorsqu’un beau matin la barrière de CRS qui leur fait face a disparu…la Communauté pense l’avoir emporté sur le monde moderne. Mais le plaisir est de courte durée…à l’exception de leur campement, la population terrestre a été décimée par une terrible pandémie. Ce qui fait du groupe les derniers survivants du monde. Va-t-il falloir se trouver de nouveaux ennemis pour survivre ?
Problemos s’accorde également à parler de problèmes écologiques et de ce qu’il faut faire pour que la nature reprenne ses droits. Le coup du chien et du poulet au début du film est plutôt bien trouvé (même si ce n’est pas exceptionnel non plus). Le film se veut politiquement incorrect, mais il serait incorrect de dire ça dans le sens où ce n’est pas réellement le cas non plus. Le trouve dommage que Problemos soit une comédie aussi douce et pas suffisamment piquante. Malgré le twist final (qui est bien amené) et cette communauté complètement folle qui retranscrit très bien les problèmes de la société actuelle tout en nous faisant penser le contraire… que tout va bien dans le meilleur des mondes. Le désavantage qu’il y a donc avec Problemos c’est d’être drôle au début et un peu moins par la suite. Le film tente des tas de choses mais se heurte à tout un tas de « problemos » qui auraient très bien pu être gommés au passage. Je ne vais pas cracher dans la soupe, j’ai ri de bon coeur de nombreuses fois, mais Problemos (en référence au mouvement politique espagnol Podemos - il fallait oser et surtout voir la référence… -) est surtout un bon moment jovial et pas grand chose de plus.
Note : 6/10. En bref, une petite comédie drôle et loufoque mais Eric Judor nous a tout de même habitué à beaucoup mieux et plus absurde.