J’aboie énormément
J’aboie au visage de mon père
J’aboie avant de manger
J’aboie quand mes amis me quittent
J’aboie avant de m’endormir
J’aboie avant de sortir dans la rue
J’aboie dans la rue
J’aboie en me rappelant que tu étais entier quand ils t’ont pris
Et qu’ils ne nous avaient rendu que ta tête, dans un sac plastique.
J’aboie devant la télé
J’aboie en chassant quiconque entre chez nous
J’aboie lorsque je croise un enfant
Et quand je ris, j’aboie
Dans mes sanglots, j’aboie
En amour aussi, j’aboie
J’aboie dans ma chambre
J’aboie seul
J’aboie pour moi-même
Et pour l’être humain que je fus.
***
Ali Thareb / poète et performeur (né en 1988 à Babil, Irak) – Traduction : Ghada Laghzaoui – Relecture : Xavier Frandon