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Hasard, concours de circonstances, synchronicités, simple curiosité, ou tout cela à la fois a présidé à la rencontre que je m'apprête à vous conter.
Prenons ma sœur, mes nièces, ma maman, de 6 ans et demi à 69 ans. Jamais elles n’avaient goûté à l’opéra. Comme des millions d’autres humains, elles étaient passées au travers des mailles tissées tant par les médias que ce que j’appellerais les réseaux artistiques et culturels. Filets jetés par des artistes ou de modestes spectateurs passionnés de la chose.
On ignore l’effet que produit une affiche de spectacle. Le miracle, aujourd’hui, d’une affiche qui attrape l’attention, suscite la curiosité, provoque l’achat de billets et l’expérience ultime de centaines d’humains rassemblés pour voir, écouter, vibrer en un seul lieu.
Reprenons ma sœur, Sophie, mes nièces, Alice, Louise, Lucie, ma maman, Claudette. Et une professeure d’école qui montre à ses élèves une prestation de Carmen par une chorale de la région sur vidéo-projecteur. La maîtresse y interprète des morceaux de Carmen. Elle ignore tout de l’effet produit sur Louise, 6 ans et demi. Louise n’a encore rien raconté à sa mère qui lui désigne quelques jours plus tard une belle affiche colorée (ci-haut). « Oh la belle affiche, dit-elle. Ça te dirait qu’on aille voir Carmen ? »
Je vous passe les détails. Elle dit oui. Ses sœurs disent non, leur mère ne les obligera pas. Sophie prépare Louise, l’interroge à plusieurs reprises, la petite persiste, elle veut voir Carmen. Elle lui fait écouter des extraits, lire l’histoire via un ouvrage pour enfants. Louise se passionne. Sophie m’en touche deux mots. Je regarde l’affiche sur internet et découvre éberlué le nom du chef d’orchestre, un ami perdu de vue, ami et voisin de ma sœur et moi quand nous habitions Bordeaux. Ni une ni deux, je contacte le chef d’orchestre et lui demande un service : permettre à Louise, Sophie, Claudette d’accéder aux coulisses après le spectacle, d'approcher la foule d'artistes, de fouler le même plancher, de rencontrer celui qui deux heures et quelques durant aura fait danser avec brio sa baguette, aura donné vie, tel l'apprenti sorcier dans Fantasia à un spectacle qui les aura, je l’espère, captivées.
À suivre.
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La Fabrique Opéra Bordeaux Aquitaine a choisi Carmen, le chef d'œuvre français absolu de Georges Bizet en version intégrale, qui enchantera le public néophyte comme averti. Sur scène 70 musiciens emmenés par le chef d'orchestre Lionel Gaudin-Villard, 80 choristes et 10 solistes venus de grandes scènes lyriques, mis en scène par Emmanuel Gardeil.
CARMEN
* opéra-comique en quatre actes de Georges Bizet
* livret : Henri Meilhac et Ludovic Halévy, d’après la nouvelle de Prosper Mérimée
* direction artistique et direction d'orchestre : Lionel Gaudin-Villard
* mise en scène : Emmanuel Gardeil
* orchestre symphonique : Molto Assai
* distribution : Anna Destraël (Carmen), Thomas Bettinger (Don José), Claudia Moulin (Micaëla), Benoît Gadel (Escamillo), Cécile Limal (Frasquita), Gaëlle Mallada (Mercédès), Maxime Cohen (Dancaïre), Olivier Montmory (Remendado), Guillaume Dussau (Zuniga), Benjamin Mayenobe (Moralès)
* Dimanche 28 mai 2017 - 16h30
Angoulême, Espace Carat / Réservations
* Samedi 10 juin 2017 - 20h
* Dimanche 11 juin 2017 - 16h
Bordeaux, Patinoire Mériadeck / Réservations