Au centre, Sibeth N'Diaye, maître des horloges des médias
Quel spectacle hier, cette attente devant Matignon pour la nomination du Premier Ministre ! Tous ces journalistes obligés de « meubler » des heures de direct, sans avoir rien à dire sauf que la nomination était « imminente »; une imminence qui a duré la journée. Cela était drôle, limite ridicule. Mais, un peu de compassion: Imaginez la solitude du journaliste de fond envoyé par sa rédaction pour faire le pied de grue sur les graviers de la cour de Matignon (ou de l’Elysée) ? Au lieu de courir après l’info qui aujourd’hui se tweete et est disponible pour tout le monde instantanément, les medias feraient mieux de préparer leur futur: La mise en perspective, la traque aux « fake news », aux rumeurs et aux fausses infos, l’analyse. C’est le « plus » des journalistes. Mais cela demande plus de travail que de faire un plateau en direct pour ne rien dire devant Matignon. En revanche, et c’est peut-être une des clefs de la réussite d’En marche, la com’ du nouveau Président semble avoir tout compris. C’est elle qui donne le tempo, elle est « maître des horloges ». Dans cette équipe, une découverte : Celle qui était la chargée des relations avec la presse d’En Marche, l’étonnante Sibeth N’Diaye. Professionnelle, toujours sur la brèche, sympa mais maniant le fouet s’il le faut avec les confrères qui passent les bornes, prête à les traiter de sagouins quand des propos sont, à son goût, mal rapportés, n’autorisant aucune fuite ou off mal contrôlés. Avec elle, c’est sûr, nous n’aurons pas le droit à une com’ à la Hollande.Il parait qu’Emmanuel Macron aime bien citer Audiard ou les classiques du genre, alors comme disait Pierre Dac : En politique, parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir. Il va falloir que les medias remettent leurs horloges à l’heure de 2017.