Crémation éthique : la démarche solidaire d’Orthometals

En effet, spécialisée dans le recyclage de métaux, cette petite société néerlandaise a choisi d’intervenir plus spécifiquement dans le domaine de l’incinération, traitant les résidus avec un esprit d’efficacité, de transparence et d’entraide. Si son action ouvre le champ d’un nouveau type d’activité professionnelle, elle s’ancre aussi dans le désir de participer à un monde meilleur. De quoi s’agit-il exactement ?

Une entreprise à succès

Il faut préciser qu’Orthometals a été fondée dans la perspective de se concentrer sur cette niche de marché afin d’endiguer le flot de déchets et la pollution qui en résultait.

Ce n’est guère une surprise, puisque ses deux créateurs sont depuis longtemps de la partie : si Jan Gabriëls est à la base chirurgien du pied, Ruud Verbene a travaillé comme logisticien du recyclage. Initiée en 1997, leur collaboration a rapidement attiré un réseau international : aujourd’hui ce sont plus de sept cents crématoriums originaires de vingt pays au travers du monde qui leur confient le traitement de leurs déchets, tout en adhérant à leur démarche sociétale.

Entre clarté et exigence

Le fonctionnement, en apparence simple, conjugue précision et rigueur : les établissements affiliés reçoivent des containers dans lesquels ils placent les débris obtenus au terme de chaque incinération.

Après pesage, ces réceptacles sont récupérés régulièrement par l’entreprise qui en assure ensuite le transport jusqu’à l’usine de tri, située aux Pays-Bas. Plaques, poignées, vis et clous des cercueils, pacemakers, prothèses et implants, la sélection départage métaux précieux, ferreux ou non, bronze, zinc, aluminium … L’idée est de séparer clairement les matériaux, ensuite destinés à la réhabilitation, via des fonderies partenaires. La vente de ces résidus retraités fait l’objet d’un encadrement sévère, défini par la politique d’Orthometals et ses exigences morales.

Une démarche engagée

Le credo d’Orthometals repose sur plusieurs points :

• Ces métaux seront vendus au prix du marché, mais ne seront pas impliqués dans la fabrication de matériel médical, par souci d’hygiène, l’entreprise s’y engage fermement.

• La traçabilité est très importante, chaque lot est identifiable, on sait de quel crématorium il est issu. Il est de plus possible de visiter l’usine pour voir son fonctionnement, ses méthodes.

• Les opérateurs affiliés n’ont pas à payer les services de l’entreprise de traitement qui prélève ses frais de fonctionnement sur les ventes réalisées.

• A l’inverse, et c’est là toute l’originalité de ce circuit, une partie des bénéfices est retournée à ces crématoriums afin qu’ils en fassent don à des associations caritatives. A titre d’exemple, les Crématoriums de France reversent cette somme au Mécénat Chirurgie Cardiaque.

Le cas d’Orthometals est exemplaire : en proposant une offre adaptée aux nouvelles problématiques des opérateurs funéraires, cette entreprise à taille humaine établit un système de financement écocitoyen. Nous ne sommes pas dans une volonté d’enrichissement aveugle, il s’agit surtout de promouvoir une répartition des gains juste et socialement interactive.