Notre nouveau Président Emmanuel MACRON nous a offert une belle démonstration à la fois de force et de fraîcheur en s’imposant au premier puis second tour de l’élection présidentielle. Beaucoup de ceux qui ont voté pour lui l’on fait en espérant un véritable changement de posture, une nouvelle façon de gouverner notre France, autrement qu’en opposant les blocs gauche et droite. La victoire est là et l’on peut espérer qu’elle se prolonge lors des législatives afin de ne pas bloquer notre beau pays. Mais les véritables difficultés commencent maintenant : comment se mettre d’accord pour trouver le meilleur candidat dans chaque circonscription, rédiger ensuite des textes de loi efficaces en limitant les risques de 49.3, formuler des décrets d’application vraiment applicables, négocier avec les partenaires sociaux pour les convaincre qu’un effort reste nécessaire…
Est-ce que les équipes de la République En Marche sont bien outillées pour ces nouveaux combats ? Pas certain. L’enquête « porte à porte » menée en 2016 auprès de 100.000 français dont les réponses, analysées par liegeymullerpons, ont alimenté un programme en phase avec l’attente des citoyens était une initiative intéressante. Les flux montants et descendants d’informations entre le haut de l’organisation et les marcheurs a aussi permis de mener à la victoire sans disposer d’un appareil aussi puissant que ceux des grands partis. Mais sur les quatre points cités ci-dessus, les objectifs ne sont plus les mêmes. Il devient prioritaire de faire travailler des gens en groupe, rassembler l’ensemble de leurs idées, mettre en évidence les consensus et les divergences et prendre rapidement les bonnes décisions.
Est-ce que les logiciels utilisés à ce jour et les méthodes de travail sont les mieux adaptés ? Nous pouvons en douter. Faute de connaître de l’intérieur les détails de l’organisation d’En Marche, jetons un œil sur deux éléments : la loi macron et le choix des futurs députés.
Les nombreux reportages consacrés à notre nouveau président repassaient tous le moment où il défend vaillamment et oralement sa loi devant les députés avant qu’elle ne soit refusée. Quel député pouvait prétendre avoir en tête une image sincère et globale des quelques 185 pages et 400 articles de la loi disponible uniquement dans le mode linéaire imposé par nos logiciels de traitement de texte ? Quel curieux contraste entre les milliers d’heures de travail passées à rédiger ces centaines de pages et cette joute uniquement verbale qui débouche sur un échec !
Il reste donc de belles marges de manœuvre à notre président pour introduire d’autres ruptures dans la gouvernance et le pilotage de notre grand pays. Une piste simple à mettre en place consisterait à favoriser l’utilisation des cartes d’idées et des outils de mind mapping : ils offrent l’avantage d’introduire un autre équilibre entre l’écrit et l’oral et permettent de disposer instantanément d’un contenu rendu unique et conforme (voir les réunions assistées par informatique, éditions Hermes Lavoisier). S’il est nécessaire d’être un fabuleux tribun pour gagner les deux tours d’une élection présidentielle, il serait dommage que cela reste la seule façon de faire accepter une loi par notre assemblée !
Nous pourrions penser qu’il s’agit là d’une pure utopie mais nos expériences personnelles nous ont prouvé que les cartes d’idées couplées avec les bonnes méthodes d’animation peuvent s’avérer d’une redoutable efficacité. Je pense par exemple à ce projet piloté par FORMITEL, regroupant autour de la table la CFDT, la CGT, le CJD, le CJDES, Ingénieur sans frontière et la Fondation pour les progrès de l’homme. La mission, concevoir en commun un diagnostic interactif sur la responsabilité sociale des cadres, aurait pris des mois avec des supports papier et un traitement de texte. En utilisant des cartes d’idées deux séances de travail en groupe furent suffisantes pour construire un contenu de qualité, validé par chaque participant.