STOP au SPOT

Publié le 29 mai 2008 par Dalyna

Il y a des spots publicitaires comme ça qui, tout en voulant œuvrer pour une noble cause, en démontent une autre du même coup. En ce moment, vous avez sans doute vu le message publicitaire destiné à promouvoir la contraception auprès des jeunes, notamment en leur conseillant d’appeler le fil santé jeunes pour toutes questions relatives à la sexualité. Jusqu’ici, tout va bien.

Deux spots sont actuellement diffusés. Dans le premier, on voit une jeune fille, blonde aux yeux bleus qui demande à sa camarade de classe, brune et plutôt mat de peau : « Dis, tu connais la contraception d’urgence ? ». Et là, sa copine lui répond, sourire en coin : « Quoi ? Tu l’as fait ? ». S’ensuit une conversation où la première est agacée de l’indiscrétion de sa copine, et la seconde insiste de plus belle pour avoir une réponse.

Second spot, autre décor mais même idée. Et même personnages à peu de chose près : Dans le train, un jeune garçon mat et typé interpelle subitement son angélique camarade blonde aux yeux bleus : « Dis, si une fille oublie de prendre sa pilule une fois, c’est grave ? ». Comme dans le premier spot, la blondinette s’insurge contre son ami aussi peu courtois et lui rétorque « non, mais ça va pas, c’est personnel ces questions là ! ».

Bref, dans l’un comme dans l’autre, il y a les petits blondinets oppressés par des boulets de rebeu qui assaillent leurs camarades de questions plus personnelles les unes que les autres. Ainsi, pour faire passer un message, on ne trouve rien d’autre de mieux que de jouer sur les stéréotypes, peut-être pour mieux toucher les jeunes. Personnellement, je trouve ce type de message lamentable. Certains pourront penser que j’analyse trop, il n’empêche que ce sont aussi toutes ces petites choses qui, à force d’être petites deviennent grandes, et qui alimentent tous les clichés.

C’est un publicitaire qui a réalisé le concept de ce spot, et un publicitaire sait comment faire pour toucher sa cible devant l’écran. A titre d’exemple, à chaque publicité de produits au chocolat, ils se sentent presque systématiquement obligés de mettre en scène un noir. Ben oui, un noir, c’est noir, donc forcément, ça mange du chocolat. Et un arabe, c’est toujours un élément perturbateur dans la société. Cela va de soi.