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Le Koweït a une vraie, discrète mais redoutable, vie politique qui a sa place dans l'institution familiale appelée "diwaniya" (réseaux d'assemblées). Tout Koweïtien qui a les moyens peut se construire une diwaniya, un salon luxuriant où presque tous les soirs se retrouvent les citoyens koweïtiens, mais uniquement de sexe masculin, tradition oblige!
La foule d'hommes d'affaires et d'hommes politiques qu'une diwaniya attire dépend de la position sociale de l'hôte. Les commérages, les blagues, les anecdotes, les histoires, et les conclusions de marchés prennent beaucoup de temps, mais la politique est le thème omniprésent. Les diwaniyas sont les tribunaux de l'opinion publique, les lanceurs d'alerte, voire même les réseaux politiques souterrains de l'émirat. Les réputations s'y font et s'y défont. Les diwaniyas n'ont pas de statut officiel, mais ont un important pouvoir de dissuasion, offrant un mécanisme de transfert d'information au risque d'inciter à la désinformation et à la manipulation. Alors que certaines diwaniyas sont très critiques à l'égard du gouvernement, d'autres en sont proches et endossent le rôle d'arrière-cour du pouvoir central qui reste constamment à l'écoute de ces formidables caisses de résonance.
Une femme koweïtienne, Ghadir Assiri, a inauguré le 2 mai 2017 sa diwaniya mixte, brisant ainsi la tradition de la diwaniya réservée aux hommes. Ce nouveau concept a été perçu comme progressiste par certains citoyens, mais critiqué par d’autres qui accusent la femme koweïtienne de s'emparer d’un usage réservé jusqu’à présent aux hommes.
Parmi les premiers visiteurs de cette diwaniya figure le président du centre des études du Golfe et de la Péninsule arabique à l’université du Koweït, Mohammad Al Rumaihi. Ghadir Assiri a également profité de l'ouverture de sa diwaniya mixte pour annoncer son intention de se porter candidate aux prochaines élections législatives koweïtiennes et d'intégrer le Parlement koweïtien qui ne compte à ce jour qu'un seul siège occupé par une femme sur cinquante.