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Sur 100.000 enfants adoptés, 25.000 sont victimes, chaque année, de cette pratique non réglementée qui a ouvert la porte aux trafiquants d’enfants et aux pédophiles. Aujourd’hui, seuls cinq États ont légiféré en matière de "rehoming" pour renforcer la protection des enfants adoptés.
Mal préparés ou peu conscients de leurs responsabilités, certains parents adoptifs se retrouvent démunis face à des enfants rencontrant parfois des problèmes médicaux ou psychiatriques. Si la ré-adoption plénière nécessite l'intervention d'un juge et est strictement encadrée, les transferts de garde ou "rehoming" ne nécessitent qu'un simple acte notarié.
Cette pratique, peu ou non encadrée par la législation américaine, a ouvert une véritable industrie dans laquelle de nombreuses associations privées se sont spécialisées. Ces dernières proposent des enfants "low cost" sur catalogue et sur Internet, et certaines d’entre elles organisent même des défilés pour exhiber les enfants en attente d’une nouvelle famille. Ce marché des "enfants d’occasion" a ainsi ouvert la porte aux trafiquants et aux pédophiles.
Depuis 2009, la Russie n’autorise plus les Américains à adopter des enfants russes pour des raisons d’éthique mais aussi politiques. En septembre 2013, Reuters a publié une enquête appelée "The Child Exchange" pour révéler les dérives de cette pratique. Après cela, certains États se sont immédiatement mis en action pour résoudre le problème, mais un an plus tard, seuls le Wisconsin, le Colorado, la Floride, la Louisiane et l'Arkansas ont légiféré en matière de "rehoming" afin d’interdire cette pratique. De plus, aucune loi n'existe au niveau fédéral.
"Il faudrait débloquer des millions de dollars pour créer des orphelinats publics et des centres de soutien aux familles en difficulté, impossible dans le contexte économique actuel", selon le député démocrate James Langevin, lui-même adopté, qui se bat pour mieux protéger ces enfants (mal) adoptés.