Du 18 mai au 8 juillet 2017 - Vernissage mercredi 17 mai à 19 h.
Avec une performance sonore de Bertrand Segonzac
https://maison-salvan.frLes trois artistes, qui tissent l'exposition " entre les gens ", proposent des projets inédits. Mais bien qu'ils aient été pensés indépendamment, des thèmes traversent l'ensemble de la matière proposée et de nombreuses occurrences formelles se décèlent, à tel point qu'une véritable intrication d'ensemble se perçoit.
Chaque projet nécessite d'opérer une sorte de " mise au point ", dans une acception photographique. Effectivement, les projets ne se donnent pas à recevoir immédiatement : ici, des formes de dégradation altèrent les sujets ; là, des nuages de points enfouissent les motifs ; plus loin, la multitude d'images implique d'opérer des ramifications pour en mesurer la portée... Ainsi, le spectateur doit composer avec ce qui est donné mais aussi avec ce qui va se révéler ultérieurement, ce qui est absent, ce qui est détérioré. Pour cette exposition, les œuvres ont au final comme de la peine à dire. Elles sont à la fois pudiquement esquissées mais suffisamment rémanentes pour atteindre le public. Peut-être ont-elles alors simplement une jouissance à se laisser formuler par le regardeur ?
La question de la mémoire est très présente dans la proposition des trois artistes. La matérialité des propositions la suggère par l'usage du noir et blanc, par le recours à des archives dans le cas de Caroline Pandelé, par le vieillissement accéléré qu'impose Gaël Bonnefon à ses œuvres, par les sujets que camoufle Pascal Navarro dans ses dessins. Mais plus que la seule évocation mémorielle, il semble que les artistes aient entrepris de mettre en place des systèmes faisant se télescoper des temporalités. Comment dater les images de Gaël Bonnefon pourtant " fabriquées " depuis à peine quelques mois ? Commet situer les dessins de Pascal Navarro qui se transforment dans le temps ? Il les qualifie de " néguentropiques ", c'est à dire qu'ils sont faits de particules fabriquant peu à peu de l'ordre. Autrement dit, ils sont un ordonnancement de points devenant image. Dans le cas de la proposition de Caroline Pandelé, le sujet est clairement celui du temps long : de l'origine, du vieillissement, de la disparition. Mais la force de surgissement de la proposition crée une temporalité du présent, celle de l'expérience du regardeur. Enfin, mais la liste des chemins de traverse qu'invente cette exposition est très ouverte, l'exposition permet d'effleurer des moments de l'intimité des artistes au travers de paysages convoqués ou de personnes évoquées. Mais nous en saurons peu, ces territoires affectifs demeurent dans le secret des ateliers. Ils sont des amorces avivant, " anonymement " et par ricochet, les zones sensibles des regardeurs.
Les prochains rendez-vous de l'exposition :
- Samedi 20 mai à 17 h : visite accompagnée de l'exposition.
- Jeudis 18 mai et 1 er juin, de 16 h à 17 h : visites / ateliers / goûters pour les 6-12 ans.
- Vendredi 2 juin à 21 h : Concert d'Eloïse Decazes & Eric Chenaux dont l'album " La bride " vient de paraître.
Maison Salvan, 2 Rue de l'Ancien Château 31670 Labège . Renseignement : 05 62 24 86 55
Ouvert du mercredi au samedi de 15 à 19h