Interview de Ned du 9e Concept

Publié le 11 mai 2017 par Paristonkar @ParisTonkar

Peux-tu nous décrire ton intention première en réalisant cette peinture ?
Je suis, en ce moment, en recherche de simplification de mon travail. J’ai donc commencé une série avec juste des focus sur le regard et quelques éléments graphiques qui accompagnent cet instant. Un système plus rapide à peindre pour moi, car ça reste encore assez fastidieux et très lent en peinture. Je suis toujours tenté de compliquer les choses.

Le choix des couleurs a-t-il une importance dans cette peinture ?
Oui, je veux cet impact fort pour capter l’attention du spectateur même de loin. J’ai donc choisi le rouge. Un rouge vif et lumineux. Peut-être que par la suite je passerais à une autre couleur de fond.

Les couleurs alchimiques sont présentes dans cette œuvre. Etait-ce intentionnel ?
A part le rouge, pas plus que ça. En tant que piètre coloriste, je cherche des combinaisons colorimétriques qui marchent automatiquement. Rouge/or/Noir ça fonctionne tout le temps. J’ai rajouté le blanc pour avoir des pointes de lumières qui reposent l’œil. Mais la symbolique coloniale n’est pas intentionnelle sur cette série.

Le regard de cette femme est troublant. Que nous dit-elle ?
Ce n’est pas une femme mais on pourrait effectivement s’y méprendre.

Mais alors qui est-ce ?
C’est le regard d’Usain Bolt, que j’avais dessiné à la base pour Puma. C’est une photo de lui en pleine concentration avant un départ du 100 mètres. J’ai retravaillé le profil du nez pour recadrer cet intensité du regard. Quand il pré-visualise sa course dans sa tête mentalement avant de chausser les starting-blocks. Le moment où cet éclair lui traverse l’esprit.

Comment as-tu procédé pour le peindre ?
Auparavant je retro-projetais mon dessin sur la toile pour le reproduire à la taille désirée. Je perdais énormément de temps à redessiner tous les détails sans même avoir commencé à peindre. Cela m’arrive encore d’utiliser le rétroprojecteur quand la surface sur laquelle je vais peindre, notamment pour des murs extérieurs, n’est pas imprimable en amont. Maintenant, je fais imprimer le dessin au noir très dense directement sur la toile. Puis cette dernière est entoilée sur châssis. Ensuite j’applique au pinceau mon fond de peinture par dessus le dessin. En séchant, le noir repasse un peu à travers. Je peins les blancs, puis l’or pour les éléments graphiques qui accompagnent le visage. Enfin le noir en suivant l’empreinte laissée par l’impression numérique en amont. En étape finale, je vernis la plupart du temps au pinceau sur toute la surface et les tranches.

Fait-elle partie d’une série ?
Oui, c’est une série de 4 portraits rouges. Je pense en faire d’autres par la suite.

Son nom ?
Pour le coup, moi qui donne souvent des noms précis à chaque tableau, sur cette série je suis resté très spartiate (rires). Son nom est : Série rouge 2.

Sa date ?
Mars 2016. J’ai terminé le 4e tableau de la série en février 2017.

Un mot pour la résumer
Intense…

Retrouvez PARiS TONKAR iNTERNATiONAL #16 dès le 3 mai 2017 chez votre marchand de journaux + Relay ou via le shop en ligne : www.ihh.bigcartel.com