La société Mediachain vient de s’allier à Spotify pour gérer et sécuriser les contenus numériques de la plateforme de streaming musical en utilisant la blockchain.
Les industries musicales ont ces dernières années connus de grands bouleversements. Le support physique, le disque, a vécu depuis 2002 une baisse considérable de chiffre d’affaire, passant d’environ 600 millions d’euros en 2007 à moins de 300 millions en 2016. Les nouveaux supports numériques, d’abord le téléchargement via les stores en ligne puis le streaming, sont peu à peu venus concurrencer le marché physique du disque. Aujourd’hui le marché trouve un nouveau souffle, justement grâce au streaming payant, comme celui que propose le leader du marché Spotify, notamment en proposant une offre de consommation illimitée de musique, en contrepartie d’un abonnement annuel. Ces nouveaux modes de consommation s’appuient donc, non plus sur une propriété privée comme avec le disque, le vinyl ou encore le mp3, mais sur une consommation partagée. Or, ces nouveaux modes de consommation posent quelques problèmes, notamment concernant les droits d’auteurs et la rémunération des artistes. On se rappelle l’appel au boycott de certaines superstars de la chanson, comme Madonna ou Jay Z, de la plateforme Spotify, qu’ils accusaient de ne pas rémunérer assez les artistes et de ne pas gérer convenablement les droits d’auteurs. Pour y remédier, la rappeur avait même lancé l’offre Tidal, qui n’a cependant pas rencontré le succès espéré.
Conscient de ces problèmes, et après quelques houleux démélés avec des ayant-droit sur cette question, la plateforme vient d’annoncer le rachat de la jeune start up Mediachain, spécialisée dans le développement de solutions de protection des contenus numériques en ligne. La jeune pousse se base sur la technologie de la blockchain pour authentifier l’auteur d’une œuvre numérique et protéger ses droits d’auteurs et le contrôle de son œuvre. Dans le domaine de l’image, de l’art ou de la photographie, la start up avait développé un moteur de recherche permettant de lier les images à ses auteurs. Un système de protection efficace donc quand on sait toute la difficulté pour l’art numérique ou la photographie de trouver un business model viable. En ce qui concerne le service streaming de Spotify, la blockchain utilisée est Ethereum et permettra peut-être à la firme d’automatiser sa gestion des droits d’auteurs et donc de réduire la mauvaise publicité et le poids financier que représentent les affaires. Plus encore, cela pourrait encourager les entreprises d’autres secteurs en proie au droit d’auteur, dans la culture, le luxe ou le retail, à recourir eux aussi à la blockchain pour faciliter leur gestion interne.