Depuis la victoire présidentielle de Macron, les numéros 1 du PCF et d'EELV attirent étonnamment les micros, les caméras et les stylos des médias du CAC40.
Les deux compères partagent leur détestation de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise. Le 1er a attendu le dernier moment pour les soutenir du bout des lèvres en espérant la victoire de Arnaud Montebourg à la primaire socialiste, le 2d venant du vieux monde ne leur a même pas adressé un regard pour se rallier illico presto à Benoît Hamon.
Aux yeux des leaders de ces deux formations en perdition, la France Insoumise est à la fois trop sectaire et autoritaire, en exigeant des candidats se présentant sous sa bannière de signer une charte. Ils considèrent ainsi que la France Insoumise exige leur soumission !
Mais quelle est donc cette charte inacceptable à leurs yeux ?
Un texte qui énumère un certain nombre d'exigences à respecter pour les candidats et les futurs députés du groupe France Insoumise à l'Assemblée nationale. Grosso modo, elles peuvent être classées en deux groupes.
Les premières constituent des exigences élémentaires de cohérence politique pour de futurs députés membres d'un groupe parlementaire :
. défendre le programme, l'avenir en commun ;
. respecter la discipline de vote quand une décision collective est préalablement prise ;
. s'engager à coopérer avec le mouvement la France Insoumise ;
. organiser au moins deux réunions par an dans la circonscription.
Et les secondes, des exigences éthiques :
. signer la charte de l'association Anticor ;
. mandat unique ;
. refuser tout don et toute dépense somptuaire ;
. travailler en lien avec les associations et les syndicats ;
. défendre une proposition de loi réintégrant la retraite des parlementaires dans celle du régime général;
. faire un compte-rendu de mandat régulier.
Elles visent à la fois à rendre lisible et cohérente l'action du groupe parlementaire, à l'associer au mouvement la France Insoumise et à pratiquer différemment la politique avec des règles éthiques plus exigeantes que la loi.
Par conséquent, en quoi s'engager à respecter ces règles à la fois politiques et morales en signant la charte de la France Insoumise constitue un acte de soumission ?
Les critiques de Pierre Laurent et de Yannick Jadot apparaissent déplacées et déconnectées.
Visiblement, ils n'ont pas compris que les citoyen-ne-s ne veulent plus être considérés comme des parts de marché, marchandées dans des unions de circonstance entre des appareils politiques qui ne visent qu'à leur propre conservation.
De plus, ces deux chefs de partis n'ont semblent-ils pas tirés également les leçons de l'échec d'un front de gauche qui a perdu son énergie militante dans des discussions entre partis politiques et sa cohérence politique parce que les uns défendaient une ligne politique nationale indépendante du PS et les autres une ligne politique fluctuante caractérisée par des alliances à la carte avec le PS.
Enfin, la charte permet de clarifier la situation en mettant un terme à l'hypocrisie de ceux qui n'ont soutenu qu'en paroles la candidature de Jean-Luc Mélenchon, en particulier le PCF qui a préféré faire campagne pour les législatives plutôt que de s'associer à la campagne présidentielle de la France Insoumise.
Aussi, les appels à l'union de la gauche des appareils PCF et EELV ressemblent à s'y méprendre à ceux de Benoit Hamon durant la présidentielle. Une fois encore, je me félicite que la France Insoumise refuse des unions superficielles et défende son programme... Un programme de gouvernement, l'avenir en commun, parce que l'objectif est de remporter ces élections.