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Le chantier technique n’est pas à minimiser, tant il est ample : simplification administrative, réflexions sur les qualifications professionnelles, refonte de la protection sociale, création d’un droit au chômage, clarification de la fiscalité et en particulier de la CFE, remise à plat juridique des conditions de requalification, responsabilité sociale des plateformes, mise en œuvre des tiers de confiance… Ce chantier est d’autant plus complexe qu’il implique de nombreux acteurs divers, relevant chacun de ministères ou de directions centrales différentes, et par définition ne partageant pas le même calendrier, les mêmes priorités, les mêmes contraintes. Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette révolution des modes de travail est tout sauf technique. Elle est un formidable levier politique dans un quinquennat qui sera scruté à l'aune de ses résultats sur le chômage ! Qui dit travail indépendant dit levier d’insertion, dit rebondissement professionnel, dit lutte contre le travail au noir, préférence pour l’activité plutôt que pour l’assistanat, levier de croissance bien évidemment… Qui dit assouplissement du code du Travail dit nécessairement, par effet de bord, montée en charge des modes de travail alternatifs (freelance, portage salarial, contrats d’usage, assimilés salariés). On mesure l’esprit de synthèse et d’apaisement qu’il faudra déployer pour éviter l’affrontement stérile des tenants du salariat exclusif contre les défenseurs d’une indépendance excessive.
De même qu’il faudra unir la grande famille des indépendants autour d’intérêts communs et partagés, pour éviter là encore les éternels conflits. Certes, les indépendants ne se ressemblent pas tous. De l’auto-entrepreneur prestataire de services informatiques, au VTC en SASU, en passant par le coiffeur de quartier et le patron de l’entreprise générale du bâtiment, employeur de 3 salariés, il y a un monde. Un monde disparate, où l’hétérogénéité des métiers, des qualifications, des histoires, des organisations syndicales, des tailles d’entreprises et des régimes n’aide pas à une vision globale du sujet.
A propos de l'auteur : Grégoire Leclercq est président de la Fédération des Auto-Entrepreneurs (FEDAE).