Après avoir perdu le capitaine de pédalo, nous voilà affublés d’une tête de gondole. Un bon départ pour une comédie à l’italienne. Nous attendons de savoir quel est le Polichinelle caché dans les placards de Matignon. D’ici là nous observons avec intérêt les intrigues de cour des candidats à la candidature des législatives.
Tous font des pieds et des mains pour prendre le train En Marche. On ne sait pas où va ce train, mais peu importe, le mur c’est nous qui le prendrons, comme d’habitude. Le nouveau parti unique est destiné à remplacer le LR et le PS, pour que les professionnels de la prébende, du clientélisme et du pillage, puissent continuer à ne rien changer, sans courir le risque d’une détestable alternance. Hollande Junior maintient le suspense, il faut bien faire semblant de renouveler la classe politique. Mais le 19 mai, date de clôture des investitures, les dés seront jetés et probablement pipés. Nous saurons si EM signifie « en Marche » ou « en Maintenance ».
Colombine est un peu défraîchie, mais Scaramouche-Valls est prêt à l’action, avec l’aide du « Dottore » Attali et des riches « Pantalone » qui tiennent les cordons de la bourse.
L’opposition est donc rejetée aux extrêmes. Prenons garde que les extrêmes en question ne finissent par prendre le dessus, par la rue. Dans ce cas, la Commedia dell’ Arte pourrait vite se transformer en Enfer de Dante.
MAY DAY
Pendant ce temps il y avait en Grande Bretagne des élections locales dont notre presse manipulatrice disait qu’elle serait forcément gagnée par les travaillistes, hostiles au Brexit. Las, c’est le contraire qui s’est produit. Theresa May a fait un carton avec le parti conservateur, et se retrouve en excellente position non seulement pour les prochaines législatives, mais aussi pour négocier avec l’Union Européenne puisqu’elle a désormais le soutien de son peuple.
La presse française peut gagner les élections françaises à force de propagande, elle n’a pas le même pouvoir ailleurs. Il ne sert donc à rien qu’elle nous bourre le crâne sur Trump, May, Merkel ou Poutine. Les urnes démentent et ça, nos analystes de bazar ne peuvent pas le cacher.