Elle est celle qui attend.
Égrainer les heures de ses jours et de ses nuits, comme une grenade
ou un épi de maïs, en retirer les mensonges et les duperies,
faire passer les grains de raisin un à un, entre ses doigts, comme des mots
d’insomnie et de chagrin, dessiner un arbre dont aucune feuille ne connaîtrait l’été,
parce qu’elle est celle qui attend.
Elle évoque le poète de son pays lointain :
"Écoutez-moi, vous autres qui traversez le seul, l’infini désert,
Vous, déjà ombres ! qui grincez telles les serrures moisies de la solitude,
Ah ! Vous autres, dans l’urne du silence comme ces poussières, ces grimoires et les années !"
Elle désire le silence, loin du désert des villes abreuvées de foules anonymes
et des regards impavides, le silence où naissent les aubes,
avant qu’elles n’apaisent la peur, le silence d’entre nuit et jour,
celui qui vous prend par la main et vous mène sur les chemins
où l’on éprouvera son souffle, à la rencontre fortuite d’un oiseau sur une branche.
Dans ce frémissement d’ailes et de vent, qui, de la branche et de l’oiseau, est la branche ?
...
Remy Durand
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