Des chercheurs du MIT sont parvenus à développer un robot d’impression 3D qui pourrait bouleverser le secteur de la construction. Et si demain, nous habitions dans des maisons en 3D ?
L’impression 3D est une des innovations majeures de ces dernières années en ce qu’elle disrupte des secteurs très variés, de l’art à la médecine en passant par l’alimentation. Aujourd’hui, elle fait son entrée remarquée dans le BTP. Cependant, l’idée d’imprimer des maisons en 3D n’est pas nouvelle. Elle émerge dès l’apparition de cette technologie, notamment en raison des débouchés importants qu’elle entendait créer pour les entreprises du secteur. Quand la construction traditionnelle demandait un temps long, des risques pour les ouvriers sur le chantier et la mobilisation de nombreuses ressources, l’impression de maison en 3D présente, elle, de nombreux avantages. Elle permet de livrer un habitat clé en main à moindre coût, et ce, en très peu de temps. Par exemple, la société chinoise WinSun a réussi à imprimer une maison traditionnelle Shuzu en moins de deux mois, au prix de 750 dollars le mètre carré. Pour cela, une imprimante de près de 150 mètres de long fournissait des briques d’environ 3 mètres d’épaisseurs empilables et personnalisables pour fournir une maison imprimée en 3D clé en main. Aux quatre coins du monde, donc, architectes et designers ont lancé des projets de construction imprimée en 3D, dans le public comme dans le privé avec plus ou moins de succès.
Le mois dernier, les chercheurs du MIT ont dévoilé un prototype qui entend automatiser la construction des maisons imprimées en 3D. Les équipes ont en effet mis au point The Digital Construction Plateform, un système robotique entièrement contrôlable, capable de construire un véritable bâtiment en une seule fois et en un temps record. Plus besoin d’assemblage donc. Mais le projet entend aller plus loin encore, puisque ce système de construction bioclimatique, qui s’adapte déjà aux environnements les plus difficiles, pourrait donc, d’après ses créateurs, servir à construire des abris d’urgences dans des zones sinistrées, après un tremblement de terre par exemple, ou lors de conflits armés. Et ce, sans l’intervention de l’homme sur le terrain. Mais l’ambition ultime des chercheurs du MIT est de parvenir à une automatisation totale du système de construction pour pouvoir être envoyé dans des environnements extraterrestres, sur la Lune ou sur Mars. Neri Oxman, architecte bioclimatique et professeure au MIT Media Lab énonce en ce sens : « Pour moi c’est moins une imprimante qu’une façon totalement neuve de penser la construction, qui facilite un changement de paradigme dans le domaine de la fabrication numérique, mais aussi dans celui de l’architecture. Notre système souligne une vision future de la construction numérique qui permet de nouvelles possibilités sur notre planète et au-delà ». Viva life on Mars.