C'est ce que démontrent aussi les chercheurs, dans le cadre du Consortium mondial EpiGen, en analysant les niveaux de méthylation de l'ADN, dans le tissu du cordon ombilical des bébés participant à la Southampton Women's Survey. En constatant que les niveaux de méthylation de l'ADN présents à la naissance sont liés à la quantité de tissu adipeux chez l'enfant à l'âge de 4 et 6 ans, les chercheurs établissent un premier lien entre l'obésité et la modification épigénétique. Une méthylation moindre de l'ADN apparaît tout particulièrement au niveau du gène CDKN2A, qui régule la production de cellules adipeuses et est déjà connu pour être associé à un risque accru de développer l'obésité plus tard dans la vie.
Une diminution de 10% de la méthylation au niveau de CDKN2A est associée à une augmentation de la masse grasse d'environ 220 g, à l'âge de 4 ans. Ce sont de nouvelles preuves sur la corrélation entre des changements épigénétiques détectables à la naissance, la santé maternelle durant la grossesse et la santé de l'enfant au cours de son développement. C'est aussi une donnée précieuse qui pourrait permettre de détecter de manière précoce le risque d'obésité chez les enfants à risque familial élevé.
Des résultats qui vont inciter concrètement, concluent les auteurs, à expérimenter de nouvelles interventions nutritionnelles avant et pendant la grossesse pour réduire le risque d'obésité du bébé dans l'enfance et plus tard dans la vie. Le principe a été mille fois documenté, la prévention de l'obésité doit débuter avant que le bébé ne soit né et c'est dès le projet de conception que les futures mères doivent rechercher un poids de santé.