Tunnel // De Kim Seong-hun. Avec Ha Jung-Woo, Doona Bae et Dal-Su Oh.
Ce que Tunnel parvient à faire, ce n’est pas seulement un film musclé et rythmé, mais également les problèmes qui rongent le pays. La corruption et l’impuissance de certaines personnes face à des problèmes de société qu’ils pourraient régler. Je pense notamment à une scène avec la ministre qui ne veut pas arrêter la construction du second tunnel d’Habo, alors que le premier vient tout juste de s’effondrer. Cela dénonce aussi que cette corruption est quelque chose contre quoi Tunnel doit se battre. Du coup, Tunnel est une critique sociale intéressante qui intelligente qui joue subtilement avec ce qui se passe dans ce pays. Par ailleurs, Tunnel est un film d’action bourré de suspense. Il y a des scènes impressionnantes. Notamment la scène de l’entrée dans le tunnel de notre héros enseveli. Le film nous prépare petit à petit à la chute du tunnel. Dès que celui-ci commence à s’effondrer alors les choses deviennent tout d’un coup complètement différentes et surtout impressionnantes. La seconde destruction du film, avec une course en marche arrière en voiture fait là aussi partie de l’un des meilleurs moments de Tunnel. Ce film fonctionne d’ailleurs surtout dans sa première partie, la seconde prenant un nouvel angle narratif afin de nous raconter cette histoire.
Alors qu’il rentre retrouver sa famille, un homme est accidentellement enseveli sous un tunnel, au volant de sa voiture. Pendant qu’une opération de sauvetage d’envergure nationale se met en place pour l’en sortir, scrutée et commentée par les médias, les politiques et les citoyens, l’homme joue sa survie avec les maigres moyens à sa disposition. Combien de temps tiendra-t-il ?
La Corée du Sud démontre avec Tunnel qu’elle a une vraie capacité à proposer des choses complètement différentes. Tunnel renouvelle le genre du film catastrophe avec beaucoup d’intelligence. Surtout que le propos n’est pas uniquement là pour parler d’un homme enseveli mais plutôt de l’impuissance des sauveteurs face à la corruption qui gangrène le pays. Notamment la politique mais aussi les médias. Ces derniers sont dépeint dans Tunnel comme des charognards qui se moquent complètement de la vie de cet homme enseveli. Il y a deux scènes qui m’ont particulièrement marqué. La première est celle de l’appareil photo. Un journaliste n’a plus de place sur sa carte mémoire et doit la changer. Il demande alors d’attendre aux sauveteurs et ces derniers s’exécutent. De même quand ils sont sommés de s’asseoir. La seconde scène est celle de l’appel en direct. Là aussi dans l’irrespect total de la vie de cet homme. Finalement, Tunnel démontre intelligemment quelque chose sur l’état actuel de la Corée du Sud mais va bien plus loin également en ajoutant une bonne dose d’humour qui créé ici une vraie originalité.
Note : 9/10. En bref, brillant.