122 650 Axonais, soit 32,6 % du corps électoral, n'ont pas choisi de candidat lors de ce second tour de l'élection présidentielle. Comme au plan national, ce premier enseignement oblige le vainqueur à relativiser son résultat. 66 % des Français n'ont pas choisi Emmanuel Macron et son programme. Une bonne part a, en effet, d'abord, souhaité faire barrage à l'Extrême-Droite. La victoire du leader de " En marche " intervient donc dans un pays plus que jamais divisé. Si nombre d'électeurs épousent les thèses frontistes et recherchent toujours des boucs-émissaires ; adeptes du déclinisme, nombre d'entre eux se sentent également exclus de la mondialisation et, au-delà, du progrès. Ce repli sur soi prend toute sa dimension dans l'Aisne et le Pas-de-Calais, les seuls départements français où Marine Le Pen est arrivée en tête.
Il n'en demeure pas moins que l'élection d'Emmanuel Macron réjouit tous les Républicains désireux de contenir l'hégémonie nationaliste. J'en suis. Il reste maintenant au Président à réduire les fractures qui demeurent et les douleurs qui en résultent. Pour ce faire, dans cette présidentielle à quatre tours, il a besoin d'une majorité. Absolue ? Faute de proportionnelle, elle sera difficile à construire avec l'actuel mode de scrutin à deux tours. Même si l'élan est là et, par nature, la dynamique toujours du côté du vainqueur de la Présidentielle.
La future majorité aura besoin d'une aile gauche et d'une Gauche de gouvernement afin de porter les projets absents du second tour. Dans ce contexte, la plateforme socialiste pragmatique et exigeante, présentée aujourd'hui à la Mutualité, vise à un rassemblement souhaitable à Gauche dès lors qu'il est accepté. Cependant, certaines fins de non-recevoir ne le facilitent pas. Le pire des paradoxes serait, quand même, de dénoncer un candidat considéré pas suffisamment à Gauche et, indirectement, de faire élire un député FN.
Dans la circonscription de Thiérache, là où l'Extrême-Droite espère justement porter l'un des siens au Parlement, comment la " République en marche " pourrait-elle le préférer à Jean-Louis Bricout et, ainsi, faire la courte-échelle au FN ? La cohérence constitue le ciment le plus solide d'une majorité de progrès et, le progrès, la fondation de cette même majorité. Chacun doit s'y atteler. Je m'y emploie.
JJT