Le fameux service de police chargé d’élucider les vieilles affaires non résolues s’intéresse cette fois à un accident de la route survenu en 1997 et ayant coûté la vie d’Alberte Goldschmid. Durant près de dix-sept ans, le policier Christian Habersaat tentera d’élucider cette affaire, tout en essayant de prouver qu’elle est d’origine criminelle. À l’aube de sa retraite, il contacte le Département V afin d’implorer de reprendre l’enquête… puis se suicide !
Pour le sixième dossier de ce « Cold Case » à la danoise, le lecteur prend donc à nouveau plaisir à retrouver ce trio improbable. Outre la psychologie très soignée des personnages, Jussi Adler Olsen nous régale avec leur complicité et leurs interactions. Il y a tout d’abord le policier bourru, classique dans son genre : un fin limier avec une grande gueule, qui n’est pas fort apprécié par ses collègues. Si le personnage de Carl Mørck est très réussi, la vedette revient néanmoins inévitablement à son assistant Hafez el Assad. Cet homme à tout faire se révèle à nouveau plein de surprises et… de proverbes débordant de dromadaires. Ce réfugié politique syrien qui prend son boulot très à cœur est un personnage très attachant dont chaque intervention fait mouche et dont le passé intrigue au plus haut point. Rose, qui ne se laisse toujours pas marcher sur les pieds et qui est également réfractaire à toute forme d’autorité, est un peu plus en retrait lors de cette enquête, tandis que la dernière recrue en date (et boulet de service), Gordon, a encore un peu de mal à s’imposer au sein de l’équipe. De plus, si notre ami Carl Mørck doit gérer une équipe toujours aussi originale, tout en s’attaquant à un nouveau dossier épineux, il doit également faire face à une vie privée toujours aussi compliquée.
Si les personnages constituent à nouveau le principal intérêt du livre et que l’auteur prend amplement le temps de soigner leur psychologie, on regrettera peut-être que l’équipe ne s’agrandit pas comme lors des tomes précédents. Il y a certes un léger « come-back » de Hardy, le coéquipier tétraplégique redevenu un peu plus mobile, mais je m’attendais à une nouvelle arrivée surprenante comme lors des enquêtes précédentes. Les personnages secondaires, tels que Mona Ibsen, sont également un peu laissés sur la touche… même si l’ex belle-mère de Carl fait à nouveau très fort. Quant aux nouveaux personnages, le gourou charismatique Atu Abanshamash et sa comparse Pirjo, ils n’ont pas réussi à me convaincre, surtout Pirjo, que j’ai trouvée trop caricaturale. Heureusement qu’Asad continue de s’emmêler les pinceaux avec les expressions, permettant ainsi à l’auteur d’insuffler un brin d’humour tout au long de l’enquête.
Au niveau de l’intrigue, je trouve également que Jussi Adler Olsen a déjà fait beaucoup mieux. L’univers des sciences occultes n’est déjà pas là pour me séduire à la base, mais j’ai également trouvé l’ensemble assez prévisible et certains passages plutôt invraisemblables.
Bref, un tome qui n’est pas à la hauteur de ces prédécesseurs et une « Promesse » qui ne les tient donc pas toutes.
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