Eric Lange, je l’ai découvert avec ce James Bond des touristes : Le sauveteur de touristes (paru chez Taurnada). Et j’avais aimé son style, le fait de ne pas tourner autour du pot et d’aller à l’essentiel.
Second roman pour Eric Lange que les éditions de La Martinière ont eu le plaisir de m’envoyer : Il ne nous reste que la violence.
La violence est en nous.
On la subit ou on l’ignore.
Mais on peut aussi danser avec elle.
Alors on reste debout.
Après mon premier crime, j’avais commencé à voir notre société différemment. Où que je regarde, le miroir se déformait. Des esclaves fabriquaient nos ordinateurs, des enfants cousaient nos vêtements, les profits des guerres assuraient la rentabilité de notre livret A. Nos bagues de fiançailles brillaient de diamants sanglants, mon voisin perdait son travail, sa vie, pour un actionnaire anonyme. Un vieillard était mort, seul dans une chambre, juste au-dessus de chez moi…
On s’offusquait un peu, mais pas tant que ça, parfois pas du tout. On vaquait à nos petites affaires, nos vies allant tranquillement sur ces champs de cadavres.
Et on ne la cachait pas, cette violence. Elle était notre environnement naturel. On l’enseignait à nos enfants.
Dont acte.
Je pouvais tuer une deuxième fois.
« Et bien, c’est pas gai tout ça ! »
Non et c’est pour cela que j’ai adoré. Un roman bien noir comme je les aime. Et l’idée de tuer ceux qui nous gênent est juste génialement bien exploitée dans ce roman.
Le personnage principal du livre pourrait très bien être vous. Vous qui n’êtes qu’un matricule pour votre employeur. Vous que l’on place à un endroit et à un autre deux jours après. Vous qui angoissez la nuit en vous demandant si vous allez avoir un boulot encore pour acheter des cadeaux de Noël à vos enfants. Vous qui partez en vacances avec la boule au ventre, en vous demandant si vous n’allez pas retrouver vos affaires à l’accueil. Je pense que vous avez saisi le message.
Comment gérer notre vie professionnelle, personnelles face à ces multinationales qui font ressortir ce qu’il y a de plus mauvais en nous ? Eric Lange nous plonge au plus profond de notre être et nous faire découvrir que nous ne sommes pas à l’abri de devoir faire face à notre propre violence.
Qui n’a pas eu envie d’éliminer une personne qui l’a gênée ? Personne ! Taratata ! Je peux vous garantir qu’après avoir refermée ce livre, je n’ai plus jamais dit : « Grrrrrr, je vais la tuer ! ».
Si vous voulez lire du sombre, du noir qui colle bien à la peau, ce roman est juste ce qu’il vous faut. Je l’ai lu en à peine 3h. Il était hors de question que je le pose ! Vous allez me dire que c’est vite lu. Oui, c’est trop vite lu. Car, le rythme s’accentue au fil des pages pour finir avec une chute…vertigineuse.
Je suis plus que ravie d’avoir lu ce second roman et je vous le conseille vivement. N’attendez pas et lisez-moi cette pépite bordel !!!! Eric Lange mérite d’être connu et reconnu par nous lecteurs assidus et avides de nouveautés que nous sommes.
Vivement le 3ème 😉
Il ne nous reste que la violence d’Eric Lange – Editions La Martinière – 192 pages – 16€ – paru le 6 avril 2017