J’ai mis fin à mes jours parce qu’on m’a sans cesse estropié,
pris à rebrousse-poil, que la main-d’œuvre et les pièces me coûtaient trop d’argent.
Cinquante-sept ans durant, j’ai tout compris de travers
jusqu’à ce que j’examine l’envers du miroir.
Pas de naissance sans mort. Ça marche dans l’autre sens.
Quel plaisir de descendre de cheval au beau milieu du lac.
*
Took my own life because I was permanently crippled,
put on backward, the repairs eating up money and time.
For fifty-seven years I’ve had it all wrong
until I studied the other side of the mirror.
No birth before death. The other way around.
How pleasant to get off a horse in the middle of the lake.
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Jim Harrison (Michigan, 1937 – Arizona, 2016) – After Ikkyu and Other Poems (Shambhala, 1996) – L’Éclipse de lune de Davenport et autres poèmes (Éditions de la Table Ronde, 2016) – Traduit de l’américain de Jean-Luc Piningre.