Jusqu’au 14 mai, au Centre Pierre-Jacques, le Salon de Fontaine les Dijon ouvre ses portes de 14h30 à 19h, tous les jours.
Malgré un net effort d' »aération » entre les panneaux et de « circulation fluide » entre eux, le regard est inévitablement confronté à certaines cohabitations malheureuses. Pauvre Jean- Claude Sgro, par exemple, obligé de supporter ses voisins d’expo si différents de lui. Il faut un bon degré de zénitude au spectateur pour se concentrer sur chaque toile, en ignorant celles d’à côté. La promiscuité défavorise.
Et certains artistes n’ont pas de chance avec le choix de leur panneau: telle Yi-Ling-Yu, en contre jour. Rédhibitoire…Dans l’ensemble, la balade est quand même agréable. On découvre des talents. On apprécie les retrouvailles avec d’autres. On se laisse intriguer par certaines techniques. On repère quelques évolutions chez certains artistes connus.
J’ai fait un premier tour d’horizon dans ce Salon et voici quelques noms, parmi ceux qui m’ont fait arrêter, soit étonnée, soit émue, soit admirative, soit juste contente (petits plaisirs simples!)
Matthieu Louvrier: ça alors! je croyais qu’il était illustrateur et peignait des tableautins pour chambres d’enfants! Et là, je suis devant un triptyque très fort. Trois personnages qui émergent du noir (peinture sur velours noir) et vous font face, vous provoquent. Visages,mains et pieds clairs (des membres comme détachés du corps)…Le reste est dans la nuit. Trois portraits silencieux… qui vous interpellent.
Fred Content a choisi d’exposer ses monographies et il a bien fait. Couleurs coulées, aplaties, tendues, griffées, cernées….Bel effet.Francis Orzel: trois toiles lumineuses, trois paysages intérieurs sortis de l’étrange processus de cet artiste (projection de pigments avec pipette).
Claude Bouhot: du papier plissé, collé et rehaussé de crayon gris. C’est joli mais ça pourrait même devenir intéressant!
Christine Bossier: impressionnantes gravures où l’anatomie du dessin se fond ou s’incruste dans des surfaces colorées délicatement. (Ce serait appréciable sans vitre!!)
Muriel Bonnard: toujours d’émouvantes scènes profondément humaines. Comme des fragments de fresques qui raconteraient des évènements douloureux.
Et puis les « têtes détricotées » de Ahmed El Djama, les plexiglas gravés de Jean-Louis Vouaux…
L’invité d’honneur est Jacques Perreaut. Artiste contemporain qui trouve ses sources d’inspiration dans l’Histoire et dans l’art militaire. Deux sujets qui ne me passionnent pas. Ses petites installations au Salon ne sont pas sans intérêt, néanmoins. Surtout celle d’Apollinaire, à mon avis.
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