Dernier mot sur la controverse des derniers jours. Désolée pour la censure, mais nous avons choisi de fermer les commentaires sur les billets concernés afin de clore le débat et de revenir à la programmation régulière de ce blogue. Si toutefois quelqu’un ressent quand même le besoin de nous transmettre son opinion à ce sujet, qu’il le fasse par courriel. Nous sommes pour les sains échanges d’opinions, mais j’en suis venue à la conclusion que je me suis probablement mal exprimée car j’ai heurté certaines sensibilités et ce n’était pas mon intention. Je souhaite simplement que la situation revienne à la normale. Sujet clos.
J’aime beaucoup Emmanuel Carrère. Je me rends compte que ses livres ne me laissent jamais indifférente, on aime ou pas mais on se sent toujours interpellés ou carrément dérangés. De La classe de neige à L’adversaire, en passant par La moustache, et Un roman russe ne fait pas exception. Il a le don de venir chercher son lecteur pour l’amener dans les univers troubles de ses personnages, sauf que dans son plus récent livre c’est lui le personnage à l’univers trouble.
EC raconte sa propre histoire, ce qu’il a vécu suite à la parution de son roman L’adversaire. Il s’est investi dans un projet personnel sur un documentaire en Russie lié en partie à ses origines maternelles, alors qu’au même moment il débutait une relation passionnelle avec une femme. On passe donc, au fil du récit, de ses préoccupations familiales et professionnelles à ses histoires d’amour. On se sent quasiment voyeurs, ne sachant trop où et comment tracer la ligne entre la (vraie) fiction et la (fausse) réalité. Comme l’auteur n’a pas vraiment de pudeur, on en apprend parfois plus que ce qu’on a besoin de savoir et c’est ce genre de malaise qu’il crée chez son lecteur qui fait le génie d’Emmanuel Carrère.
L’histoire s’essouffle cependant un peu en fin de parcours, j’ai perdu de l’intérêt lorsqu’on embarque dans une histoire de meurtre qui nous éloigne des autres intrigues qui avaient plus de potentiel selon moi. Reste malgré tout que c’est un très bon Carrère. Ceux qui l’aiment déjà ne devraient pas être déçus, mais les nouveaux lecteurs devraient peut-être le découvrir via l’un des autres titres mentionnés pour d’abord mieux saisir l’univers tordu dans lequel il patauge.
Même si on reste dans une histoire qui nous fait voyager, on change complètement de catégorie avec Chroniques Birmanes. On passe de l’auteur français plutôt tourmenté, au bédéiste québécois qui raconte en images son année vécue en Birmanie avec son fils et sa compagne qui travaille pour Médecins sans frontières.
Guy Delisle n’en est pas à sa première expérience à l’étranger et son idée d’en faire ainsi le récit est fascinante! Pays de la prix Nobel Aung San Suu Kyi et d’une récente catastrophe naturelle aux conséquences plutôt dramatiques, Guy Delisle nous fait découvrir des pans de l’histoire et de la géographie de la Birmanie avec les yeux d’un québécois “ordinaire” qui apprend à connaître son nouvel environnement. Tranches de vie parfois amusantes, tantôt touchantes, souvent instructives. Façon originale de visiter un pays étranger, j’aimerais maintenant lire ses précédents Shenzhen et Pyongyang.
Merci à Photosmax d’en avoir fait mention il y a quelque temps, une autre BD que j’ai découverte grâce à son blogue.