Erin Meyer décrit ainsi l’axe implicite/explicite, fort/faible degré de contextualisation :
« Savoir écouter ce que dit l’air »
Lors d’un séminaire, Erin Meyer a demandé au DRH japonais d’une entreprise de l’Ohio la façon dont il percevait le style de communication de ses interlocuteurs américains : « Au Japon, quand on grandit, on nous apprend à communiquer et à écouter « entre les lignes », comme si c’était une chose qui va de soi. Faire passer des messages sans rien dire d’explicite est une pratique si profondément enracinée dans notre culture que nous le faisons sans y prêter attention. Chaque année, au Japon, on élit le nouveau mot le plus populaire et, il y a quelques années, ce mot a été « KY » acronyme de « kuuki yomenai » qui désigne « quelqu’un qui ne sait pas écouter l’air », en d’autres termes une personne qui manque cruellement de capacité à lire entre les lignes. Au Japon, celui qui ne sait pas « écouter ce que dit l’air » est quelqu’un qui a une mauvaise capacité d’écoute ».
A ce moment, l’un des Américains s’exclama : « Qu’est-ce que ça veut dire « écouter l’air » ? » Takaki répondit : « Si j’assiste à une réunion au Japon et que l’un des participants fait part implicitement de son désaccord ou de son malaise, nous sommes censés savoir interpréter l’atmosphère et capter ce sentiment de malaise. Celui qui n’entend pas le message se fait traiter de KY ! ». L’Américain gloussa : « Si je comprends bien, nous autres Américains, nous sommes tous des KY ! » Takaki ne fit pas de commentaire, ce que j’interprétai comme une façon d’indiquer qu’il était d’accord ».
Et vous, où se trouve votre style de communication habituel : Vous sentez-vous plus proche de ce Japonais ou de cet Américain ? Où semblent se situer vos interlocuteurs habituels venant d’une culture différente ? Comment pouvez-vous vous rapprocher de leur style ?