Comme s'il s'agissait d'une découverte récente et non de pur bon sens, l'idée que le bien-être de ses collaborateurs contribue à la performance de l'entreprise est actuellement à la mode. Avec le lancement de son « Wellbeing Program », ING s'empare résolument du sujet, au risque de paraître un peu excessive, au moins pour les non néerlandais…
En collaboration avec TomTom Sports (qui développe des capteurs physiologiques) et un cabinet de conseil spécialisé, la division « wholesale » de la banque a donc conçu un programme extensif d'éducation, de coaching et de suivi, d'une durée totale de 6 mois. Mis en œuvre d'abord à titre expérimental auprès des 350 personnes qui forment les équipes commerciales dans 30 pays à travers le monde, il a conquis 95% d'entre elles, avec le soutien de leur direction, qui souhaite l'intégrer dans la culture interne
Le dispositif comprend 4 composantes complémentaires. Son cœur est constitué d'un appareil (de « quantification de soi ») destiné à mesurer le nombre de pas marchés, le rythme cardiaque, la consommation de calories, l'activité physique et le niveau de graisse corporelle. Il s'accompagne, inévitablement, d'une application mobile offrant un suivi personnalisé, ainsi qu'une consolidation par groupes (géographiques ou organisationnels, ce qui laisse entrevoir des possibilités de challenges d'entreprise).
Le volet pédagogique du programme est assuré grâce à des modules de conseil, répartis en 4 fois 6 semaines, permettant d'agir, en fonction de l'évolution des mesures, sur les différents paramètres de bien-être visés : alimentation, sommeil, déplacements, relaxation. Enfin, l'ensemble est complété par un accès direct à un groupe d'experts, composé d'anciens athlètes, enseignants et autres professionnels spécialisés…
Parce qu'ING ne veut pas simplement, comme d'autres organisations, réduire l'absentéisme ou les coûts de l'assurance santé de ses salariés et désire, au contraire, améliorer globalement leur qualité de vie personnelle et professionnelle (qui dépend aussi de leur environnement), leurs proches, amis et membres de la famille, ainsi que leurs clients (!) sont invités, s'ils le souhaitent, à rejoindre l'initiative.
Ce devrait être une évidence que le bien-être des collaborateurs contribue aux résultats de l'entreprise et, en ce sens, le « Wellbeing Program » trouve aisément sa justification, du côté de l'employeur. Cependant, malgré toutes les garanties de respect de la vie privée (et même du choix d'adhérer ou non à la démarche), il n'est pas certain qu'une initiative de ce genre soit toujours bien perçue par les salariés. Peut-être vaudrait-il mieux qu'elle émane d'un acteur moins impliqué pour être acceptable. Un assureur, peut-être ?