Au départ, cette équipe de l'Ontario a cherché à évaluer les effets de nombreux facteurs sur les résultats de naissance, dont les critères sociodémographiques (revenus du foyer, lieu d'habitation...), les facteurs prénataux et les risques médicaux. L'objectif était de déterminer la relation entre le statut socioéconomique et les résultats négatifs à la naissance, dont, en particulier le faible poids à la naissance et la naissance prématurée. Les chercheurs ont analysé les données des bases de données périnatales et néonatales du London Health Sciences Centre (LHSC - Canada). Les naissances vivantes intervenues entre février 2009 et février 2014, soit au total 26.654, ont été incluses dans l'étude. Les nourrissons ayant un poids de naissance < 2.500 grammes ont été classés comme étant de faible poids à la naissance. La naissance prématurée a été définie comme une naissance vivante à un âge gestationnel de moins de 37 semaines.
L'analyse constate que :
-Les taux de faible poids à la naissance et de naissance prématurée sont respectivement de 6,4% et 9,7%, des taux comparables à ceux rapportés par l'Institut canadien d'information sur la santé (soit 6,6% et 8,1%),
-Le statut socioéconomique a finalement peu d'influence sur les résultats de naissance. Seul le faible niveau d'études de la mère impacte légèrement le poids de naissance. Sur cette quasi-absence d'association, qui ne vaut pas dans tous les pays, les chercheurs concluent à l'efficacité du système de santé canadien qui " offre un plus large filet de sécurité à ces mères et leurs enfants " .
- Les principaux facteurs de risque de faible poids de naissance identifiés dans l'étude comprennent l'hypertension chronique, l'usage maternel d'amphétamines et la consommation maternelle de cannabis, plus répandue. Ces 3 facteurs de risque multiplient respectivement par 2, 17 et 3, le risque de faible poids de naissance.
-Les principaux facteurs de prématurité, tels qu'identifiés dans l'étude, sont le diabète préexistant, le diabète gestationnel et l'usage maternel de substances qui multiplient respectivement le risque par 17, 2 et 3.
Cette large étude confirme ainsi, à nouveau, cette forte association entre la consommation de cannabis chez les femmes enceintes et le risque de faible poids de naissance chez leurs nourrissons.Journal of Biosocial Science 08 March 2017 DOI: 10.1017/S0021932017000062 SOCIOECONOMIC STATUS AND ADVERSE BIRTH OUTCOMES: A POPULATION-BASED CANADIAN SAMPLE