Elle, c’est Somayeh, une jeune iranienne de dix-sept ans. Elle vient d’accoucher d’un bébé né hors mariage. C’est seule, qu’elle rentre de l’hôpital le nourrisson dans les bras.
Lui, c’est Ghadir, son père. Après avoir purgé un an de prison, il est sur le point de retrouver femme et enfants et de découvrir « la terrible » nouvelle.
« Qu’as-tu fait Somayeh ! Ton père va tous nous tuer ! »
Il ne faudra que quelques minutes pour que la violence s’invite sous les coups et les hurlements enragés du père sur sa fille.
Privée de son enfant, arraché des mains par sa mère, Somayeh est enfermée dans une pièce insalubre, impuissante et abandonnée de tous.
Si l’on pense que le film raconte l’histoire de la jeune fille, l’on se trompe. Car ici, c’est du père qu’il s’agit. De la honte qui s’est abattue sur lui.
« Tu nous as tous déshonorés ! »
Dans ce quartier pauvre des environs de Téhéran où les familles se connaissent toutes, plusieurs « chefs de tribus » viennent sermonner le père, à leur yeux, fautif par sa longue absence.
« On jase dans le voisinage. Débarrasse toi de cette honte. »
« Tu devais la donner à l’un des nôtres ! »
« Quand une dent bouge, il faut l’arracher. »
Une communauté « d’honneur » où l’on préfère voir sa fille morte, plutôt que de subir les foudres du qu’en- dira-t-on.
« Somayeh, je désire tant ta mort pour être tranquille. »
Et puis, il y a ces montagnes, froides, majestueuses et inquiétantes, omniprésentes dans le film. Elles observent, silencieuses, la tragédie qui se joue devant elles.
A mi-chemin entre le drame familial et le thriller, la jeune réalisatrice nous plonge dans un univers aussi angoissant qu’humaniste, car elle montre aussi la tendresse d’un père pour sa fille, un père asphyxié par le poids de traditions archaïques.
Un film choc qui remue les tripes.
« Another Time », de Nahid Hassanzadeh.
Quelques mots de la productrice Fery Malek-Maldini au Parlement Bruxellois le 20 mars 2017
» Ce film a été très difficile à produire. Il y a un code islamique en Iran très strict à suivre. L’histoire raconte une relation illicite ( un enfant né hors mariage), ce qui est « islamiquement incorrecte ». Après avoir rencontré plusieurs déboires, nous avons finalement reçu l’autorisation de montrer le film à l’étranger uniquement. Le film a été inspiré par les différents récits qu’a recueillis Nahid Hassanzadeh ( NB: la réalisatrice), lorsqu’elle travaillait en tant que sage-femme dans les quartiers pauvres de Téhéran. »
Titre Original : Zamani Digar
Genre : Drama Fiction / Social
Running Time : 82 min
Version Original: Farsi
Année : 2016
Producer : Art Cantara/Fery Malek-Madani & Nahid Hassanzadeh
Festivals et récompenses:
- primé « meilleur film de la section films de femme au festival international de Kolkotta en Inde ». C’est le prix le plus élevé au monde récompensant un film réalisé par une femme.
- 40th São Paulo IFF – from 20th October to 2nd November 2016 in São Paulo, Brazil,in the New Filmmakers Competition section
- 24th Raindance Film Festival in the main competition section in London’s West End from September 21st – October 2nd, 2016
- 22ndKolkata IFF to be held from 11-18 November 2016.Official Competition Section-WOMEN DIRECTORS’ FILMS. Winner of GOLDEN ROYAL BENGAL TIGER AWARDS FOR BEST FILM
- 65th International Filmfestival Mannheim-Heidelberg.4 to 19 November 2016. Winner of THE BEST ACTOR AWARD
- 29TH Exground Film Festival- 11-20 NOV. Germany
- 5th Festival Cinéma(s) d’Iran – Paris – France . 14th 0 2- th June 2017 – Nouvel Odeon
- 22nd Palm Beach International Film Festival,March 29 to April 2nd.
- 18th annual Newport Beach Film Festival taking place April 20th-27th, 2017
- 14th Seoul International Agape Film Festival in Seoul, Korea – 10-15 May 2017