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L’inflation est-elle encore sous-estimée en Europe ?
Le contexte est favorable à ce type de stratégie dans la mesure où la BCE est encore loin de son objectif d’inflation à 2 %, contrairement aux états-Unis qui voient leur « breakeven » atteindre le niveau souhaité par la Fed. La BCE n’a pas encore entamé sa phase de resserrement monétaire. Le programme d’assouplissement quantitatif va se poursuivre au moins jusqu’en décembre 2017 et aucun relèvement des taux directeurs n’est prévu d’ici la fin de l’année en Europe. Les obligations indexées sur l’inflation devraient bénéficier d’un regain d’intérêt car elles protégeront les investisseurs contre la hausse de l’inflation à venir mais étant exposées aux taux réels, elles souffriront de la remontée de ces derniers dans ce contexte. Une stratégie en « breakeven » (position acheteuse d’obligation indexée couplée à une position vendeuse de taux nominal de même maturité) permettra de s’exposer à la remontée des anticipations d’inflation (avec l’effet duration) tout en étant immunisé aux variations des taux réels. Depuis le deuxième semestre 2016, cette stratégie est mise en avant par les équipes d’OFI Asset Management. Concrètement, afin de protéger les investisseurs d’une hausse des taux réels qui devrait se poursuivre, tout en se positionnant sur une progression des anticipations d’inflation, il s’agit d’acheter des obligations indexées sur l’inflation (DBRi en Allemagne, OATi et OATei en France, BTPei en Italie) avec des maturités autour de 10 ans et de vendre dans le même temps le Futur allemand Bund (10 ans), français OAT (10 ans) et italien BTP (10 ans) afin de neutraliser le risque souverain.
A propos de l'auteur : Eric Bertrand est directeur des gestions taux et diversifiées chez OFI AM.