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« Impressions Mémorielles » au Musée de l’Homme

Publié le 02 mai 2017 par Framboise32

« Impressions Mémorielles » au Musée de l’Homme

Impressions Mémorielles, est une exposition réunissant le travail de 10 photographes français, africains, brésiliens, sur le thème de la traite négrière et de l’esclavage : Céline Anaya Gautier, José Bassit, Robert Charlotte, David Damoison, Claudio Edinger, Mirtho Linguet, Fabrice Monteiro, Samuel Nja Kwa, Véronique Vial & Adolphe Catan (1899-1979). Chacun d’eux propose un regard artistique et contemporain sur un sujet longtemps refoulé, occulté, dénigré. Il s’agit de comprendre, de remonter les traces de l’esclavage à travers les lieux, les manifestations, les stigmates et ce qui dans le temps marque la traite négrière. Après des siècles d’un traitement inégal, injuste et abominable, il faut démystifier et instruire.

La date d’ouverture de l’exposition au Musée de l’Homme, le 10 mai, correspond au jour commémoratif en Métropole de l’abolition de l’esclavage. Commémorer c’est rendre hommage. Mettre l’image au service de la rencontre, c’est reconnaître et réhabiliter. Autour de l’exposition, des écrivains, poètes, musiciens, historiens, conteurs, échangent avec le public. L’enjeu est que la parole se libère au service de l’intelligence collective.

Céline Anaya

Gautier Originaire du Pérou, Céline Anaya Gautier y a passé son adolescence. Après son retour en France, elle choisit de s’investir dans l’action humanitaire. Son premier travail photographique, «Cœur de Femmes», date de 2002, lorsqu’elle accompagne des femmes de la rue, de passage à la Halte, à Paris. En décembre 2004, elle entreprend un reportage sur les coupeurs de canne à sucre haïtiens en République Dominicaine : Esclaves au Paradis. Ce travail est à l’origine d’une campagne internationale de dénonciation des conditions d’esclavage auxquelles étaient soumis les coupeurs de canne dans les plantations dominicaines, qui été soutenue, notamment par Amnesty International, la FIDH, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et le rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme et de discrimination, Doudou Diène.

José Bassit

Né à São Paulo où il habite toujours, José Bassit a publié en 2003 Imagens Fiéis, un ouvrage sur la foi et la religion du peuple brésilien. À travers la fête d’Iemanjá, reine des eaux et des mers vénérées au Brésil, il désigne le lien avec la mère des Orixas, divinité du panthéon Yoruba et de la ville d’Egba au Niger où coule la rivière Yemoja.

Robert Charlotte

Né en Martinique, Robert Charlotte explore l’histoire du peuple Garifuna, issu de la résistance à la colonisation des indiens Kalinagos, alors habitants de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, ainsi que celle des esclaves en fuite ou ramenés des plantations, intégrés dans leur culture.

David Damoison

Né en 1963 d’un père martiniquais et d’une mère originaire de France métropolitaine, David Damoison vit et travaille à Paris. Après des cours de photographie à l’École Boulle, puis aux ateliers de l’American Center de Paris, il fait ses débuts auprès de Jean Larivière. Devenu assistant de plateau au studio Pin-Up Paris, il s’initie au tirage en noir et blanc et développe une recherche personnelle au sein de la communauté antillaise de Paris. Collaborateur de la Revue Noire, il publie aussi dans Libération, L’Événement du Jeudi, Le Nouvel Observateur et Télérama. Ses images interrogent les identités créoles et africaines de Cuba à Haïti, de la République dominicaine à la Guadeloupe ou à la Martinique, du Congo au Mali. Ses séries de photos font 3 l’objet de diverses expositions et publications en France et en Europe. Il collabore avec des écrivains dont Raphaël Confiant pour « Les Maîtres de la parole créole » (Éd. Gallimard »). En 2012, il rejoint les territoires de la Guyane et du Surinam pour y poursuivre une approche anthropologique

Claudio Edinger

Claudio Edinger a vécu à New York pendant 20 ans avant de revenir dans son pays, le Brésil, en 1996. La critique le considère comme un révélateur d’images qui évoquent l’âme du Brésil et fondent l’identité nationale, la construction d’un pays et de ses représentations. Ses voyages racontent les flux d’immigration, la colonisation, l’esclavage.

Mirtho Linguet

Mirtho Linguet a longtemps évolué dans l’univers de la mode et de la photographie publicitaire. C’est la série «Alchimie» qui marque en 2009 une rupture décisive dans son travail. Dès lors, il expose à travers ce médium sa vision et ses interrogations. Avec la série «Poupées Noires», qui s’inspire du poème «Limbé» de Léon Gontran Damas, tiré du recueil «Pigments névralgies», il porte une critique, comme l’a fait le poète en son temps, sur l’idéologie dominante des sociétés occidentales. Mirtho présente ses sujets dans un cadre précis , en exagérant leur apparence afin de mieux signifier la problématique. Les personnages créés renvoient à une perception qui défie le regard du spectateur et élimine le statuquo. L’art, c’est ce moment où le visible implante dans nos pupilles et dans notre esprit une autre dimension, parce que le photographe estime qu’elle mérite de l’être. Mirtho plonge le spectateur face à une mémoire incontestable.

Fabrice Monteiro

Fabrice Monteiro a grandi au Bénin, terre natale de son père. À 22 ans, devenu mannequin, il parcourt le monde avec des photographes de mode auprès desquels il se forme. Son œuvre aborde l’histoire des esclaves au Bénin, les enfants rescapés du génocide au Burundi, la place de la lutte dans la société sénégalaise, et les enjeux de la consommation.

Samuel Nja Kwa

L’œuvre de Samuel Nja Kwa reflète sa propre histoire, faite de va-et-vient entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. De sa «Route du Jazz» à «Mandé Blues», en passant par «Minorité Visible Cinéma Invisible» et «Qu’avez-vous fait de mes ancêtres?», elle renvoie à ses voyages, ses rencontres, sa quête identitaire. Pour marquer son implication et sa singularité, le photographe choisit l’autoportrait et se met en scène. De son imaginaire surgissent des images évocatrices, dites «passives-actives». Son inconscient lui révélant cette dérive humaine qui mène à sa propre destruction, il crie sa révolte. Samuel Nja Kwa travaille et vit entre la France, et l’Afrique. Suite à des études en sciences politiques (Université du Québec à Montréal), il devient journaliste et se spécialise dans les cultures africaines. En tant que photographe, il participe depuis 1996 à de nombreuses expositions personnelles et collectives. Ses œuvres font partie de collections privées. En 2010, il publie «Minorité Visible Cinéma Invisible» (éditions Dagan) et en 2014, «Route du Jazz» (éditions Duta).

Véronique Vial

Née à Paris, Véronique Vial s’installe à Los Angeles en 1989. Photographe attitrée du Cirque du Soleil (Canada) depuis trente ans, elle se fait connaître pour ses photographies des célébrités au saut du lit, sans artifice. « Men Before Ten » (World Press Award 1999) précède «Women before 10 AM» (Editions power House Books). Véronique Vial publie ses images dans de nombreux magazines américains ou français, Vanity Fair, Los Angeles Time, Elle, Paris Match. À l’occasion de nombreux séjours à Paris, elle fait la rencontre des danseurs chorégraphes de la formation Dawerc. Ensemble ils explorent le mouvement, le langage des corps, l’expression et le 4 rythme du Hip Hop. Leur collaboration intègre le chemin souvent douloureux de l’intégration, les traces de la colonisation et de l’esclavage. Rébellion et impuissance, répression, révolte, la blessure reste vive, violente, qui surgit dans la performance. La photographe saisit la «battle». L’héritage se transforme à grands coups de gestes et de maquillage. Blanc sur Noir, la peinture coule et métamorphose les corps, les dédouble ou les fusionne. Véronique Vial a reçu des prix aux EtatsUnis, publié une quinzaine d’albums, dont «Backstage» Cirque du soleil (Editions Assouline, 2015). Série «Battle avec Bullzy DonZz et Disnay Nguyen Van»© Véronique Vial.

Adolphe Catan (1899-1979)

Il est l’unique photographe de la Basse-Terre en 1920 et l’un des plus connus de l’île entre 1920 et 1970. Personne ne refuse d’être photographié par celui que l’on surnomme «père Catan». Avec passion, il accumule sur papier les preuves d’un passé qui sans lui n’aurait pas laissé de trace, les moments d’allégresse tout autant que les périodes de détresse comme le passage du cyclone de 1928, les grandes crues et les incendies dévastateurs. Un artiste minutieux et talentueux formé à Paris, puis stagiaire chez les frères Lumière avant une grande épopée photographique au Maroc. Promu photographe officiel des gouverneurs à son retour en Guadeloupe aux débuts des années 1920, Catan a figé tous les instants de vie en Guadeloupe pendant cinquante ans et s’est intéressé en particulier à la récolte de la canne en 1932.

du 10 mai au 10 juillet 2017 – Musée de L’Homme 


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