© Pierre Gleizes
Paris, le 26 juin - Après plus de 50h de blocage, les militants de Greenpeace poursuivent leur action et empêche la reprise des travaux en particulier la coulée de béton nucléaire
Depuis 6 h ce matin, les forces de l’ordre interviennent sur les carrières bloquées par Greenpeace depuis plus de 48h pour interrompre le blocage. D’abord à Lieusaint, où les militants ont été délogés avec calme et fermeté. Tous les activistes ont été immédiatement libérés sans être interpellés. Vers 11h, le même scénario s’est répété sur le site de la carrière de Montebourg. Là aussi sans interpellation. Quant à l’occupation du site de Doville, à 9h ce matin, Greenpeace était convoqué au tribunal de Grande Instance DGI de Coutances pour un référé d’heure à heure déposé par la direction de la carrière. La juge devrait rendre sa décision tard dans la soirée et plus probablement demain matin. Les activistes vivent à Doville leur troisième journée de blocage avec une détermination toujours aussi forte.
Bien sûr EDF continue de prétendre qu’elle n’est pas gênée par les actions de Greenpeace. Mais le blocage a déjà empêché près de 130 livraisons par camion initialement programmées d’arriver sur le site, soit 3000 tonnes de sable et de gravier. « Sur le chantier EDF avait en stock certes de quoi faire quelques châteaux de sable mais certainement pas de quoi couler du béton nucléaire », déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne énergie à Greenpeace France.
Greenpeace continue d’exiger qu’EDF et Bouygues cessent tout activité de construction de l’EPR à Flamanville. « Le bluff continue. Ces deux entreprises font preuve d’irresponsabilité en s’entêtant à construire coûte que coûte, dans des délais irréalistes, une énorme machine complètement inutile et extrêmement coûteuse. L’argent que la France est en train d’engloutir dans l’EPR pourrait être bien mieux dépenser ailleurs, en particulier dans une politique ambitieuse d’efficacité énergétique qui à elle seule peut répondre à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des français », poursuit Yannick Rousselet.
L’efficacité énergétique reste malheureusement le parent pauvre de la politique gouvernementale, comme le montre par exemple le refus du gouvernement d’interdire les ampoules à incandescence alors qu’il s’agissait d’une mesure phare du Grenelle de l’environnement. Greenpeace demande donc au gouvernement français de prendre des engagements forts sur ce sujet majeur à l’occasion de la présidence Française de l’Union européenne.