Et voilà comment se termine Girls. Cette série phénomène aura probablement marqué un peu le monde des séries de la patte de Lena Dunham que l’on a appris à connaître, sous toutes les coutures. Tant actrice (nue ou habillée), scénariste, créatrice et réalisatrice. Girls c’était son bébé, un brin artisanal au début, avant de devenir une sorte de machine de guerre pour HBO. Cela n’a pas toujours été constant mais globalement, Girls a su faire fonctionner son histoire jusqu’au bout. Malgré les hauts et les bas, les personnages ont appris des choses au fil des années. Lena Dunham a en tout cas su marquer son temps et son époque en sachant parler à une génération, la mienne (même si je ne suis pas une femme), qui est en quête du soi intérieur. Tout le monde (ou la plupart) dans la génération Y se cherche encore un peu, même quand on a 30 ans. On ne sait pas vraiment ce que l’on va faire de notre vie, et ce n’est pas une critique. Bien au contraire. D’autant plus que Girls parvient à utiliser la série, les personnages et les histoires de chacun afin de devenir la voix d’une génération. Cette voix comprend d’ailleurs très bien la génération dans laquelle nous somme. Le dernier épisode de la saison symbolise parfaitement tout le travail qui a été effectué depuis le début de la série.
La série se donne d’ailleurs plus de temps pour laisser vivre ses personnages. Il y a beau n’y avoir que dix épisodes, certains sont plus longs que d’autres, donnant ainsi une impression légèrement différente. Hannah, après la publication de son essai dans le New York Times à la fin de la saison précédent, est sur la pente ascendante professionnellement parlant. La série va alors jouer de cette partie de l’histoire afin de proposer une réflexion différente sur Hannah et la maturité qu’elle a gagné au fil des années. S’il y a certains trucs auxquels je n’ai pas forcément accroché comme l’histoire d’Hannah à Montauk pour SlagMag, sortant ainsi trop le personnage de son milieu de vie sans parvenir à en faire grand chose de surprenant non plus. Même sa rencontre avec Paul-Louis n’apporte rien et permet de rappeler pourquoi Girls échoue à sortir de son milieu de vie naturel qu’est New York. Sans New York, la série a bien du mal à survivre ou alors il faut tout le monde soit présent. Alors qu’à la fin de la saison précédente Hannah était semble t-il prête à prendre sa vie en main, la fin du premier épisode nous montre qu’elle doute encore de ce qu’elle veut réellement faire. Et c’est bien là le problème finalement que j’ai avec Girls ou en tout cas Lena Dunham.
Elle n’a de cesse de créer des battons dans les roues de ses personnages et notamment du sien comme si l’évolution était impossible. Girls cherche alors des réponses à tout le monde sans parvenir à le faire aussi bien que prévu non plus. Cette saison finale joue énormément sur la nostalgie de chacun (et le dernier épisode est alors celui où la maturité est gagnée et où la série nous permet enfin d’entrevoir une nouvelle direction). Girls rappelle avec cette saison la fin d’une époque, celle de nos amies à New York qui vivaient des aventures de vie ici et là sans trop se soucier de l’avenir. Car c’était bien de vivre comme ça. Mais à un moment donné chacun s’est rendu compte qu’il fallait grandir et sortir de son petit terrier afin de voir plus grand. Tout le monde (enfin, tous les personnages importants de Girls) a droit à sa petite conclusion, plus ou moins réussie. Mais ce que j’ai largement préféré dans cet épisode ce sont les scènes entre Hannah et Marnie qui viennent rappeler pourquoi l’amitié de ces deux femmes est plus forte que jamais. Ce dernier épisode de la saison manque de tout un tas de personnages mais c’est aussi une façon de se concentrer sur Hannah, son bébé, sa nouvelle vie en dehors de New York, etc. Et de Marnie bien entendu.
Si les deux sont mauvaises l’une avec l’autre malgré de bonnes intentions, je pense que les deux femmes ne peuvent pas vivre l’une sans l’autre non plus. Girls parvient dans ce dernier épisode manquant de tout un tas de personnages à trouver un point d’équilibre entre quelque chose de touchant et bien plus encore. Lena Dunham a en tout cas créé une série touchante et douce amère qui restera dans ma mémoire comme un joli essai. Cette dernière saison est suffisamment intelligente pour ne pas complètement partir en sucette ce qui est assez rassurant. Si cet épisode ressemble d’ailleurs plus à un bon season finale qu’à une fin de saison, il n’empêche que cela fonctionne plutôt bien.
Note : 7/10. En bref, malgré des bas, cette saison reste touchante et pleine de bons moments.