Pourquoi changer une stratégie qui marche ?
C'est la marque de fabrique de TomTom dans le domaine du sport : concevoir un produit facile à utiliser, ajouter un petit quelque chose en plus (un cardio optique pour commencer, puis un lecteur de musique dernièrement), pour faire sa place sur un marché déjà bien occupé par les autres marques.
Alors, qu'est-ce qu'a ajouté TomTom pour différencier son premier bracelet d'activité ?
Réponse : un analyseur de composition corporelle.
Ce n'est pas vraiment nouveau, ça existe déjà depuis des années dans les pèse-personnes, mais c'est la première fois que c'est intégré à un bracelet. Sur sa fiche technique, le TomTom Touch affiche donc un podomètre, un capteur cardio optique, un impédancemètre. Une solution complète pour suivre votre forme physique.
Et tout ça à un prix pas plus élevé que la concurrence.
Ce test a été rendu possible grâce à vos j'aime et vos partages qui ont fait connaître le blog.
Les 2 versions : TomTom Touch Cardio et TomTom Touch
Encore une fois, le marketing de TomTom a réussi à rendre les choses compliquées. Alors je vais encore faire un paragraphe pour vous présenter les différentes versions du TomTom Touch, leur nom et leurs fonctionnalités.
Il y a le TomTom Touch Cardio, qui en fait n'est pas Touch du tout. C'est-à-dire qu'il est équipé d'un capteur cardio optique (comme son nom l'indique), mais n'est pas équipé des électrodes qu'on touche pour faire l'analyse corporelle.
Il y a ensuite le TomTom Touch, qui, comme son nom l'indique fait bien la mesure de la composition corporelle mais qui, comme son nom ne l'indique pas est aussi équipé d'un capteur cardio optique.
Vous avez compris ?
Un mot sur l'analyse de la composition corporelle
Qu'est-ce que c'est qu'un impédancemètre, comment ça marche et à quoi ça sert ? L'impédancemétrie, c'est une technique qui permet de mesurer le taux de graisse et de muscle dans le corps.
Le capteur est constitué de 2 électrodes en métal entre lesquelles va circuler un faible courant électrique (rassurez-vous, on ne ressent absolument rien). Le capteur mesure alors la résistance rencontrée par le courant pour traverser votre corps. Et de cette résistance, un savant calcul permettra de déduire un taux de graisse (qui conduit moins bien le courant que le muscle).
Sur le TomTom Touch, une première électrode est située au dos du boitier, tandis que la seconde est sur la face avant, juste sous l'écran. Cette seconde électrode fait aussi office de bouton (le seul du TomTom Touch).
Sur une balance à impédance, le courant parcourt le bas du corps, d'un pied à l'autre. Quand on utilise le TomTom Touch, le courant parcours le haut du corps, d'une main à l'autre. Or, la graisse n'est pas répartie de façon uniforme dans le corps humain. Surtout chez les femmes, chez qui la graisse est plutôt stockée dans le bas de corps.
C'est pourquoi, avec la même technologie, les résultats seront différents selon que vous faites la mesure avec une balance ou avec le bracelet. Mais il y a quand même une utilité. Du moment que vous utilisez toujours le même appareil pour faire votre mesure, les résultats resteront cohérents. C'est-à-dire que vous pourrez mesurer une évolution dans la durée. Et voir si vous arrivez à perdre de la graisse.
Présentation du TomTom Touch
Une constante chez TomTom, c'est que les fonctionnalités priment sur le design. Là où Fitbit a fait des efforts sur le design et la customisation avec le Charge 2, TomTom a fait au plus simple avec le Touch. Un boitier plastique avec un gros bouton rond, inséré dans un bracelet en silicone avec une fermeture à bouche + pression.
L'écran est vertical, en noir et blanc, avec une résolution pas terrible, difficile à lire en plein soleil et n'est pas activé en permanence. Pour l'activer, il faut poser le doigt sur le bouton (il n'y a pas d'activation automatique par mouvement du poignet comme sur d'autres bracelets connectés). Ensuite, il s'éteint (trop) rapidement, au bout de 5 secondes. Le bouton est en fait une des 2 électrodes qui servent à l'analyse de la composition corporelle. Ce n'est donc pas un bouton qu'on presse, il suffit de poser le doigt dessus.
Au niveau des capteurs, on notera la présence d'un capteur cardio optique mais l'absence de GPS, compréhensible pour un wearable à ce prix. Attention, il n'est pas étanche mais seulement résistant aux éclaboussures ( IPX7).
L'écran d'accueil affiche l'heure (pas la date) et un cercle qui indique la progression vers l'objectif du nombre de pas. La navigation d'écran en écran se fait en tactile, en glissant un doigt vers le haut ou vers le bas. On a donc, vers le bas :
- Nombre de pas
- Nombre de calories brûlées
- Distance parcourue
- Temps d'activité
- Durée de sommeil
Et vers le haut :
- Analyse de composition corporelle
- Mesure instantanée de la fréquence cardiaque
- Lancer une séance de sport
Rien que par l'organisation des menus, on comprend quelle est la destination de ce bracelet d'activité. En effet, le menu pour lancer l'enregistrement d'une séance est placé en dernier, après la mesure instantanée de la fréquence cardiaque et après la mesure du taux de graisse. Le Touch n'espère donc pas rivaliser avec un Garmin Vivosmart 3 ou un Fitbit Charge 2, tous 2 orientés vers le sport, avec des entrainements en fractionné, mais compte plutôt viser une clientèle cherchant plus simplement à " s'entretenir ".
Pour le recharger, il faut retirer le boitier de son logement dans le bracelet et brancher le câble micro USB soit sur un ordinateur, soit sur un transformateur secteur (celui de votre téléphone en gros). Au début, la manipulation n'est pas forcément simple, car il faut arriver à le faire sans toucher le bouton. Ca m'est arrivé plusieurs fois de lancer l'enregistrement d'une activité juste en le mettant à recharger.
Au niveau de l'autonomie, il faut compter 3 jours, même si TomTom annonce 5 jours. A noter, le fait de lancer une activité ne bouffera pas beaucoup plus de batterie, puisqu'il n'y a pas de GPS. Le truc ennuyant, c'est qu'il n'y a aucun moyen de vérifier la charge restante sur le bracelet. Il faut soit aller voir dans l'application (je trouve ça quand même pénible de devoir sortir mon téléphone pour le faire), soit attendre le témoin qui indique la batterie faible et vous n'avez alors plus qu'à espérer que ça tiendra jusqu'à votre retour chez vous.
Dans l'application TomTom Sports, on peut activer ou désactiver 2 fonctionnalités : l'enregistrement de la fréquence cardiaque 24h/24 et les smart notifications. Le Bluetooth est donc toujours activé et il suffit de lancer l'appli sur votre smartphone pour déclencher une synchronisation automatique. Ca fonctionne toujours bien et prend rarement plus de quelques secondes (pour peu que vous le fassiez de temps en temps).
Un souci avec l'application, c'est qu'elle ne support qu'un seul appareil TomTom. C'est-à-dire que si vous avez déjà une montre GPS TomTom, vous ne pourrez la synchroniser que sur votre ordinateur, le Touch se synchronisant avec l'appli. C'est d'autant plus bizarre que si vous utilisez une Runner 3 et un Touch, le nombre de pas de chaque appareil va bien s'additionner dans votre profil et donner un seul total quotidien.
Tracker d'activité
Le Touch est un bracelet qui fait ce qu'on attend d'un tracker d'activité : nombre de pas, distance parcourue, nombre de calories brûlées, temps d'activité, durée du sommeil, suivi du cardio en continu. Si on voulait chipoter, on dirait qu'il manque juste le nombre d'étages gravis.
Il est possible de fixez manuellement un objectif d'activité quotidienne de différente manière : nombre de pas, distance, durée d'activité ou énergie dépensée. En parallèle, on peut se fixer un objectif sportif, en nombre de séance ou durée d'activité par semaine. Et aussi un objectif de masse graisseuse ou masse musculaire.
La seule bizarrerie se trouve au niveau de l'affichage du cardio, puis qu'il n'y a pas d'écran qui affiche le cardio en continu ou la fréquence cardiaque au repos. Alors que ces données sont bien enregistrées et disponibles dans l'application TomTom Sports. Il y a bien un écran pour afficher la fréquence cardiaque instantanée mais bon, il faut patienter une dizaine de secondes pour que la mesure se fasse et l'écran s'éteint au bout de dix secondes.
Le suivi du sommeil est tout de même basique. On a l'heure de coucher, l'heure de lever et la durée du sommeil, mais aucune information sur les cycles de sommeil. Mais vous capable de voir si vous atteignez bien vos 8h de sommeil par nuit.
Analyse de la composition corporelle
Ce qui différencie le TomTom Touch de la myriade d'autres bracelets tracker d'activité, c'est la possibilité de mesurer son taux de graisse simplement. Pour se faire, il suffit d'aller dans le menu approprié et le placer son doigt sur l'électrode métallique (un doigt de la main gauche si vous portez le bracelet à droite et réciproquement) pendant une dizaine de secondes.
Et ensuite... Et ben ensuite rien du tout. Car le résultat ne s'affiche pas à l'écran. Je ne sais pas quelle était l'idée des développeurs de TomTom, mais il faut ensuite lancer l'application pour voir le résultat. C'est complètement nul comme système.
Par ailleurs, je dirais que 2 fois sur 3, la mesure ne marche pas. J'ai pourtant bien respecté les consignes de TomTom, en prenant grade par exemple de bien recouvrir complètement l'électrode avec mon doigt. Ca m'a bien gonflé au début et puis j'ai changé d'avis sur le sujet. Ce n'est pas si grave que ça en fait. En effet, votre taux de graisse ne change pas du tout au tout chaque matin. C'est une donnée à suivre sur le long terme Donc ce n'est pas très grave s'il n'est mesuré que tous les 2 jours.
Perso, ce que je faisais, c'est que je faisais une mesure chaque matin dans le métro (vous pouvez le faire à un feu rouge dans la voiture). Et ensuite, on peut voir l'évolution dans l'application. Pour ma part, le taux de graisse a oscillé entre 13 et 13,5% sur 1 mois, et le taux de muscle entre 48 et 48,5%. Vous voyez donc que ce n'est pas grave si vous n'avez pas une mesure tous les jours sur cette période.
Pour une séance de sport
Le mode enregistrement d'une activité sportive est on ne peut plus simple. Un peu trop simple à mon goût, puisqu'il n'y a en fait qu'un seul profil sportif. Si besoin, vous pouvez quand même modifier manuellement le type d'activité dans TomTom MySport, pour différencier vos séances de course à pied de vos séances de zumba par exemple.
Comme il n'y a pas de GPS, on pose simplement le doigt sur le bouton et hop, l'enregistrement est parti. On peut afficher 1 donnée par écran, parmi : durée, fréquence cardiaque, calories, distance et heure. Mais l'écran est éteint et il faudra appuyer de nouveau sur le bouton pour consulter les données. Et en l'absence d'activation automatique par mouvement du poignet, c'est un peu pénible. D'autant qu'il y a un risque, en course à pied notamment d'arrêter l'enregistrement si par mégarde votre doigt touche de nouveau le bouton.
Je rappelle qu'en l'absence de GPS, la distance est en fait une estimation calculée à partir du nombre de foulées réalisées et une longueur de foulée qui est déduite de la taille que vous avez rentrée dans votre profil. D'ailleurs, la preuve que TomTom sait bien que cette donnée n'est pas très fiable, c'est qu'elle n'est pas lisible dans l'application une fois que vous avez transféré vos données.
J'avais trouvé le capteur cardio optique de la Runner 3 assez précis, mais j'ai obtenu de moins bons résultats avec le Touch. La fiabilité est plus du niveau de ce que j'avais testé avec les bracelets Fitbit.
Smart notifications
Sur ce point, je ne m'attendais pas à grand-chose et je n'ai pas été surpris. Pour rappel, aucune des montres GPS TomTom ne reçoit de smart notification. Il y a donc une petite évolution avec le Touch.
Les seules notifications qui peuvent être reçues sont les appels entrants et les SMS.
Elles sont reçues dans leur expression la plus basique : une vibration et un symbole qui s'affiche à l'écran, c'est tout. C'est-à-dire qu'il n'y a rien à lire. C'est juste une alerte pour vous dire de sortir votre téléphone.
Conclusion
Du point de vue des fonctionnalités, il n'y a pas grand-chose à redire. Le TomTom Touch arrive sur le marché avec un bon package par rapport à ce qui se fait déjà. Il y a ensuite le petit plus avec l'analyse de la composition corporelle qui le rend unique. Sur le papier, c'est même pas loin d'être le meilleur rapport fonctionnalités/prix. TomTom avait donc tout compris pour réussir son entrée sur le marché des bracelets tracker d'activité.
Mais attention aux détails qui empoisonnent son utilisation. L'absence d'activation automatique de l'écran, l'autonomie réduite, l'absence de jauge de batterie, l'impédancemètre qui ne fonctionne pas tout le temps, les données visibles dans l'application mais pas à l'écran, etc.
Au terme de ce test, je suis assez déçu. Le Touch est ce qu'il est : un premier essai de TomTom. Du coup, je ne vois aucun intérêt à la seconde version du Touch, celle sans l'impédancemètre.
A qui s'adresse ce bracelet : pas aux sportifs, même aux modérément sportifs, mais plutôt aux personnes inactives qui veulent reprendre une activité physique (marche, pilate, zumba, ou autre) et qui veulent avoir une information sur leur activité et suivre l'impact que ça a sur leur composition corporelle.
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J'espère que vous avez trouvé cet article utile. Je suis un sportif comme vous qui cherche à avoir le plus de détails possibles avant d'acheter un nouveau matériel de sport. Je passe généralement plusieurs heures pour faire ces tests, c'est pas mal de boulot.
Si vous êtes intéressé par l'achat d'un Touch, vous pouvez le trouver sur Amazon et profiter de la livraison gratuite. En même temps, en utilisant un des liens ci-dessous, Amazon me reversera une commission, ce qui contribuera à l'avenir de ce blog (et je vous en remercie).
Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas à les poser dans un commentaire ci-dessous. Je prendrai le temps d'y répondre.
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