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Tiburce Oger – Ma guerre, De la Rochelle à Dachau

Par Yvantilleuil

Tiburce Oger – Ma guerre, De la Rochelle à Dachau« Ma guerre » n’est en fait pas celle de Tiburce Oger, mais celle de son grand-père maternel, Guy Pierre Gauthier, résistant, prisonnier sous le régime de Vichy et survivant de l’enfer des camps de Dachau durant la seconde guerre mondiale, dont il nous raconte l’histoire.

Cette biographie débute le 8 mai 2015 à La Roche-Sur-Yon, où Guy-Pierre Gautier reçoit la Légion d’Honneur. Lors de cette cérémonie pluvieuse, l’homme se souvient de ses cinq années passées sous l’occupation allemande, 70 ans plus tôt. Il y a d’abord la Résistance, allant de la distribution de tracts jusqu’au sabotage de voies ferrées et la destruction de stocks de munitions. Il y a ensuite son arrestation, les séances de torture, l’emprisonnement et la mutinerie au sein de la prison d’Eysses, où la plupart des résistants capturés sont détenus. Lorsqu’il est embarqué dans des wagons à bestiaux pour un voyage vers le camp de concentration de Dachau le pire reste cependant à venir…

La première partie, narrant les années avant Dachau, est malheureusement un peu brouillonne et survolée un peu trop rapidement sans donner l’occasion au lecteur de s’attacher aux personnages ou de s’installer dans l’histoire. Après son arrestation, le récit gagne en clarté et même si les horreurs des camps ont déjà souvent été relatées et sont donc bien connues, elles ne peuvent laisser indifférent et se doivent d’être régulièrement rappelées. La partie la plus intéressante (et originale) du récit est que l’auteur ne se contente pas de décrire les passages les plus douloureux, mais également les petites lueurs d’espoir et d’humanité, allant du courage à la solidarité, en passant par un groupe de déportés slovènes qui viennent chanter pour célébrer Noël.

Visuellement, le talent de Tiburce Oger (« Canoë Bay », « Buffalo Runner », « Gorn », « La Piste des Ombres ») n’est plus à démontrer. Mettre les terribles épreuves vécues par son aïeul ne doit pas être évident, mais il s’en sort avec brio en dressant le portrait d’hommes aux corps décharnés et meurtris par les privations, le froid et les maltraitances, le tout dans un décor crasseux et humide qu’il restitue avec maîtrise, notamment grâce à une colorisation adéquate.

À l’instar des incontournables « Maus », « Yossel » et « Moi, René Tardi, prisonnier de guerre, stalag II B », « Ma guerre » ajoute un témoignage à ce devoir de mémoire indispensable… afin de ne jamais oublier les horreurs de la seconde guerre mondiale.

Ils en parlent également : Yaneck

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