Hier, dans ce blog, vous avez pu lire ces mots de Jacques Roubaud :
1242. Pour dire, avoir dit, n’importe quoi, il faut pouvoir redire ce qu’on a dit autrement qu’on ne l’avait dit antérieurement.
1244. Pour dire, il faut pouvoir paraphraser.
La paraphrase est, étymologiquement, une « explication suivant le texte » : paraphraser (verbe dérivé du mot paraphrase ; on dit aussi faire des paraphrases), c'est donc reprendre les éléments d'un texte, mais en les formulant différemment, afin d'éclairer, d'expliciter, ou pour développer certains points. Cela peut devenir obscur, redondant, maladroit, mais c’est, d’abord, un développement.
Par exemple, Thomas Clerc, dans son livre Intérieur, écrit, sous le titre « Non-livres », cette phrase : « ces placards sont occupés par des livres que je n’aime guère, et que je ne tiens pas à faire figurer dans ma bibliothèque. » (p. 188-189 de l’édition de poche). Puis il développe sur une pleine page ce qu’il vient d’énoncer.
Je me garderai bien de le reprendre in extenso, mais je me permets la paraphrase suivante : J’aime les livres et je les expose dans ma bibliothèque, cependant certains livres me plaisent moins que d’autres et je n’ai pas envie de les voir parmi ceux qui me sont chers ; c’est pourquoi je les range ailleurs, je les dissimule à la vue de tous, et même à ma propre vue, sachant cependant qu’ils sont quelque part où, au besoin, je pourrai les retrouver.
Je vous invite aujourd’hui à paraphraser une phrase prise dans votre lecture du moment.
Je vous propose même, pour vous faciliter la recherche, de paraphraser des phrases ou des bouts de phrases prises dans les articles publiés dans ce blog cette semaine :
- Le livre est autre chose que le lieu. (27 avril)
- L’enfant qui vient d’être décrit traverse la place... (26 avril)
- Il faut être bien placé pour profiter pleinement de ce nouveau spectacle... (25 avril)
- Le printemps était encore très timide... (24 avril)
- L’eau des rives des rêves ayant manqué revenue dans l’encrier... (23 avril)
Et vous posterez cette phrase (en citant la source) et votre paraphrase dans les commentaires ci-dessous. Merci.