Adapté aussi bien aux grands écrans d'ordinateurs qu'au format des smartphones et ouvert à tous les internautes se déplaçant en France, le site web de l'initiative a une seule fonction : le calcul de trajet (en voiture). Il présente toutefois une particularité par rapport à celui que vous connaissez (et utilisez probablement) déjà, car, une fois vos points de départ et d'arrivée sélectionnés, il vous présente deux options distinctes : le (classique) parcours le plus rapide et celui sur lequel le risque d'accident est le moins élevé.
Sur la base des données publiques des accidents enregistrés au cours des 7 dernières années en France (disponibles sur le portail « open data » du gouvernement), le moteur de calcul recherche systématiquement le nombre de sinistres corporels observés sur les trajets possibles. Il recommande celui qui paraît le moins dangereux (tout en restant dans une durée raisonnable, de 20% supérieur au temps de référence, au maximum), en affichant une estimation du temps de parcours et le différentiel d'accidents.
Au-delà de la philanthropie, l'ambition de Groupama avec « le trajet le plus sûr » est, bien évidemment, de réduire les sinistres parmi ses assurés. Il lui faut, pour cela, les convaincre qu'il est parfois préférable de perdre quelques minutes pour éviter de grands risques. Sa cible n'est pas tant les grands voyages que les trajets quotidiens, qui représentent une proportion importante des accidents graves et sur lesquels il est difficile de faire évoluer les habitudes. Montrer explicitement les statistiques (parfois impressionnantes, comme dans l'exemple ci-dessous) peut s'avérer incitatif.
La démarche de la compagnie mérite d'être soulignée pour deux raisons. D'une part, elle constitue un des rares cas, dans une institution financière, d'exploitation visible, concrète et utile de données ouvertes (« open data »), démontrant la valeur que celles-ci peuvent apporter. D'autre part, elle représente une illustration supplémentaire de l'orientation marquée des assureurs vers la prévention, à travers des services – capitalisant sur les technologies modernes – qui peuvent également les rapprocher de leurs clients.
Enfin, si Groupama (ou une autre compagnie) pouvait développer un service similaire pour les déplacements en bicyclette, je lui en serais éternellement reconnaissant !