Du 6 mai au 10 juin 2017 - Vernissage mardi 9 mai de 17h à 20h
https://numero5galerie.wordpress.com/Exposition présentée dans le cadre du parcours Hors les murs des Boutographies 2017
Cyril Hatt développe une pratique de la sculpture singulière pour laquelle la photographie se fait volume. Il recrée, à leur échelle et en trois dimensions, les objets photographiés (sous tous leurs angles) en utilisant le tirage papier comme matériau. Il lui fait subir une série de détournement, d'altérations et de montages en opérant volontairement avec des moyens simples, aussi peu technologiques que possible. Paradoxalement bricolé et sophistiqué, le résultat est particulièrement troublant. Les pièces ainsi reconstituées en ont le caractère à la fois hyperréaliste, trompeur et virtuel. Cyril Hatt joue avec notre perception du volume et bouscule nos pensées sur la réalité, l'image, la perception, la représentation.
" La stéréophotographie est un précédé qui permet de créer l'illusion du relief en superposant deux photographies prises d'un même objet ou lieu, mais à partir de points de vue légèrement différents, recréant la distance entre les deux yeux. C'est de centaines de points de vue qu'à besoin Cyril Hatt pour recréer le relief sans passer par l'illusion d'optique. Si l'on y regarde de plus près, l'illusion ne tient pas : tous les objets qui voudront bien se laisser prendre aux ambiguïtés photographiques de Cyril Hatt, sont non pas des reconstitutions mais des fantômes. Creux, vides, hâtivement collés avec les moyens du bord, ce sont à plus d'un titre, des illusions. Illusion de l'image, illusion du relief, tentation illusoire de posséder le corps et l'âme de l'image. Avec des moyens techniques sommaires et une patience à toute épreuve, Cyril Hatt reconstitue, souvent dans l'à peu prés causé par le calage des images, ce qui est tombé devant son objectif. Objets courants, tentation moderne, outils obligés, tout y passe. Pour dire que tout objet (même de consommation) est illusion ? Il rejoindrait alors l'ordre symbolique de la nature morte des seizième et dix-septième siècle. Un monde silencieux, une vie en attente. Observation et patience lui permettent donc de reconstituer des formes humbles où usage et usure se rejoignent. Ici mobylettes, voitures, appareils électriques et outils ménagers, paires de chaussures ou appareils photographiques ne sont plus pris dans la mode ou la tentation. En les privant de leur séduction, en les remontant comme des puzzles, en fragilisant tout ce qui faisait leur valeur marchande, Cyril Hatt les fait passer en contrebande du côté de l'art. " (extrait du texte De natura rerum de François Bazzoli)
N°5 galerie, 5 rue Sainte-Anne 34 000 Montpellier. Contact : 06 82 69 06 10
Du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30