« Ce volume rassemble un demi-siècle de réflexions dans une forme particulière de prose que j’appelle remarques. », écrit Jacques Roubaud. Il ajoute qu’il se compose de 15 sections de 317 remarques chacune. 317 étant un nombre premier, comme l’est aussi 2017, ce sera notre rendez-vous mensuel : vous trouverez, chaque mois, quelques-unes des remarques de Jacques Roubaud dans ce blog, précédées du numéro qu’elles ont dans le livre.
976. La vérité poétique est inépuisable plutôt qu’ineffable.
991. Il n’y a pas d’images propres à la poésie. Pas de théorie de l’image « poétique ».
1054. Hypothèse un de la poésie : la poésie est mémoire.
1055. Hypothèse deux de la poésie : la poésie est mémoire de la langue.
1059. Hypothèse cinq de la poésie : la poésie est mémoire par la langue.
1063. Hypothèse sept de la poésie : la poésie ne se souvient pas.
1065. Hypothèse huit de la poésie : la poésie ne pense pas.
1155. La poésie contient le futur de la langue.
1242. Pour dire, avoir dit, n’importe quoi, il faut pouvoir redire ce qu’on a dit autrement qu’on ne l’avait dit antérieurement.
1244. Pour dire, il faut pouvoir paraphraser.
1247. Ce que dit la poésie ne peut être dit autrement.
1257. Hypothèse vingt-et-un de la poésie : la poésie cherche l’à-jamais-non-paraphrasable.
1268. Hypothèse vingt-deux de la poésie : la poésie dit ce qu’elle dit en le disant.