Fin janvier, je vous présentais dans ma playlist Weekly Vibes Jessie Reyez à travers son titre Shutter Island. Révélée l’été dernier avec le premier single Figures, la Canadienne est parvenue à se faire entendre et apprécier de Zane Lowe et Elton John grâce à sa voix reconnaissable entre mille et son franc-parler. Ce vendredi 21 avril, c’est sans l’aide de la moindre major qu’elle a dévoilé son premier EP Kiddo, mis en lumière aujourd’hui avec la sortie de son nouveau clip Gatekeeper.
Réalisé par Peter Huang, celui-ci fait partie d’un court-métrage qui verra prochainement le jour et s’impose comme un commentaire sombre et intense sur l’exploitation des femmes dans l’industrie du disque. S’ouvrant sur une Jessie Reyez enfant rêvant de vivre de sa passion, la vidéo de Gatekeeper laisse place ensuite à la chanteuse à l’âge adulte, tentant de se faire une place dans un milieu où les hommes qui l’entourent abusent de leur pouvoir. « Il y a des années, on m’a présentée à un grand producteur… Le diable tente mais ne gagne pas », a-t-elle avant de poursuivre ses explications sur Genius : « En tant que femmes évoluant dans cette industrie, on se retrouve souvent traitées comme des objets. Par exemple, si vous arrivez à une session en studio tard le soir et que vous n’êtes pas une amie proche, ni une collègue, vous serez rapidement dépeinte comme une pute, même si vous ne l’êtes pas. Vous arrivez et, très souvent, vous êtes perçue comme une livraison de chatte. Si c’est de cette façon que vous voulez être vue, tant mieux pour vous mais quand vous êtes une femme dont ce n’est absolument pas l’intention, ça craint », a raconté Jessie Reyez à propos du titre produit par Will IDAP.