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Abattez les grands arbres

Par Lespetitsmots Deslibraires @MLibraires
Polar / Thriller

Abattez les grands arbres

auteur : Christophe Guillaumot

... 6 heures avantajouter un commentaire par Lau Lo 18159649_120332000374043350_925087161_o Abattez les grands arbres publié par Lau Lo

L’avis de Bruno de Librairie la Renaissance
Après 6 ans d’absence des rayons des librairies, Christophe Guillaumot (lauréat du prix du Quai des Orfèvres 2009) revient avec un très bon deuxième roman.
Renato Donatelli a quitté la Nouvelle Calédonie pour venir en France. Le kanak est gardien de la paix à la brigade des Stups de Toulouse, fait son boulot du mieux qu’il peut et refuse de participer aux magouilles de ses collègues. Lors d’une perquisition chez un dealer, Renato, restant à l’écart, découvre dans l’appartement voisin une famille massacrée à coups de machette. Il décide, aidé d’un jeune promu de l’Ecole de Police, de résoudre ce crime même si tout le monde tente de l’en dissuader. Au fur et à mesure de son enquête il va apprendre que ces meurtres sont étroitement liés à l’Histoire récente du Rwanda. Une histoire de vengeance où les bourreaux d’hier sont les victimes d’aujourd’hui.
De part sa profession, l’auteur, capitaine de police, nous livre une enquête très bien ficelée et surtout très réaliste dans la ville rose. Le personnage central du roman, Renato, est une force de la nature, tranquille qu’il ne faut pas faire chier. Il commence toujours comme ça « Je vais te laisser le choix. Soit tu passes ton chemin, soit je te mets une gifle amicale ». Un personnage très attachant dont nous attendons avec impatience la prochaine enquête.

Mon avis:
Si je ne devais vous conseiller qu’un seul polar, là, tout de suite, ça serait Abattez les grands arbres.
Ce roman n’est pas juste un polar, c’est beaucoup plus que ça.
Bon d’accord, c’est d’abord un polar. Lors d’une perquisition dans l’appartement d’un dealeur, un des membres de la brigade des stups de Toulouse, Donatelli, découvre dans l’appartement voisin un véritable carnage. Ses occupants ont été massacrés à la machette. Cette affaire est confiée à la Crim’ dont fait partie Jérôme Cussac, surnommé Numéro Six.
Donatelli décide d’enquêter sans en avertir sa hiérarchie. Bientôt, Six et lui vont devoir affronter le passé des victimes et se battre contre bien plus fort qu’eux.
L’intrigue est parfaitement maîtrisée, riche en ramifications mais l’auteur la déroule tellement bien qu’elle semble limpide.
Le premier chapitre nous met d’entrée dans le bain. Il est certes assez violent mais il est nécessaire pour mieux appréhender la suite.
Car ce polar c’est aussi une mine d’informations sur les événements qui se sont déroulés au Rwanda dans la première moitié des années 90. Le génocide rwandais est parfaitement expliqué, son environnement politique également. Tout le monde, sauf peut-être les plus jeunes, a entendu parler des Hutus contre les Tutsis. Mais le contexte réel m’était complètement inconnu et j’ai trouvé très enrichissant d’en apprendre beaucoup plus. Car la plaque tournante de ce roman est l’association « Abattez les grands arbres », visant à retrouver les bourreaux Hutus.
Ce polar, c’est aussi une histoire d’homme. Vous ferez connaissance avec Donatelli, un personnage puissant et que vous n’oublierez pas de si tôt. Une armoire à glace au cœur tendre, intègre, altruiste, obstiné aussi. Un flic Kanak qui ne pense qu’à une seule chose : être enfin muté dans son île natale. Jusqu’à ce qu’il rencontre Avril, la belle légiste qui va les aider, lui et Six, à mener à bien leur enquête.
Enfin, ce polar, c’est aussi, pour ceux qui ne connaissent pas, une véritable visite guidée de Toulouse. OK, pas ses quartiers les plus chics, mais l’ambiance générale y est parfaitement décrite. Sa douceur, sa chaleur, son esprit festif aussi. Il est vrai que je suis toulousaine donc toutes ces descriptions me parlent plus qu’à d’autres.
Parlons aussi du style. Christophe Guillaumot en à peine deux romans a clairement assis un style percutant, précis et formidablement documenté.
Aucune incohérence dans l’histoire ou l’action. Tout est millimétré pour que le fil ne soit jamais rompu. Une écriture nerveuse qui ralentit parfois pour nous conter cette histoire pas si ancienne ou pour nous laisser apprivoiser le Kanak.
On s’attache énormément aux personnages. Et quand on referme ce roman, ils nous manquent déjà.
avis complet sur le blog ici : Evadez-moi

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