J’ai soixante-six piges aujourd’hui.
Ma vie s’est déroulée à vitesse grand V et j’en suis rendu à
la partie contemplative.
Je me sens comme un arbre. Courbaturé, plié, parasité, avec
les racines qui sortent de terre par endroit. Je craque, parfois je plie, mais
je ne romps pas. Pas encore. Je fournis des feuilles, pour le vert et l’ombre,
et je les perds l’automne.
La poésie, le cinéma, la musique, l’amitié et l’amour sont
mon engrais; ils m’apportent tout ce dont j’ai besoin.
La politique et la religion me tuent, alors je m’en éloigne.
Je ne me plains pas. Je suis vivant. Toujours.
J’espère ne pas être rendu au bout de ma route 66.
Lo x