On sait que la maladie induit le système immunitaire du corps à attaquer la myéline, qui forme les gaines qui protègent les nerfs dans le cerveau et la moelle épinière. Cette attaque auto-immune entraîne des lésions cérébrales, une réduction de l'apport sanguin et de l'oxygène et la formation de lésions dans le corps. Les symptômes peuvent être multiples (spasmes musculaires, problèmes de mobilité, douleurs, fatigue et troubles de l'élocution...). Les scientifiques suspectent depuis longtemps les mitochondries, les mini-centrales énergétiques des cellules de jouer un rôle clé dans l'apparition de la maladie.
Une protéine toxique, nommée Rab32 : à l'aide d'expériences cliniques et de laboratoire sur les dysfonctionnements des mitochondries chez les personnes atteintes de SEP, à partir d'échantillons de tissus cérébraux humains, l'équipe constate qu'une protéine appelée Rab32 est présente en grandes quantités dans le cerveau des patients atteints. La même protéine en revanche est totalement absente des cerveaux sains. Lorsque Rab32 est présente dans la cellule, la partie de la cellule qui stocke le calcium (réticulum endoplasmique ou ER) est trop proche des mitochondries. La mauvaise communication qui en résulte avec l'apport de calcium, déclenche une dégradation des mitochondries toxique pour la cellule. La recherche n'identifie pas, à ce stade, la cascade d'événements biologiques qui induit cet afflux indésirable de Rab32, mais suggèrent une responsabilité du réticulum endoplasmique.
Des traitements efficaces qui ciblent Rab32 sont donc à l'étude, tout comme la recherche d'autres protéines pouvant être impliquées dans le déclenchement de la SEP.Journal of Neuroinflammation April, 2017 DOI: 10.1186/s12974-016-0788-z Rab32 connects ER stress to mitochondrial defects in multiple sclerosis