- Lumière ! de Thierry Frémaux. Un très émouvant documentaire pour commencer le mois. Thierry Frémaux a restauré les films des frères Lumière et en fait profiter le public. Il retrace le parcours de sa filmographie. L’humour, les débuts du reportage, la fiction… Tout y est. On se régale !
- Brooklyn de John Crowley. Dans les années 50, une jeune femme quitte l’Irlande pour l’Amérique. Une histoire qu’on a déjà vu, lu, entendu. Mais pour un résultat réussi ! Un très joli film sur l’écartelement entre deux pays et… deux amours…
- Le Fils de Saul de Laszlo Nemes. La claque. J’avais eu peur de le voir au cinéma. J’avais lu que tout était filmé en gros plan. Je crois que j’ai préféré le voir à la télé, la claque était déjà bien assez violente. Tout est réussi dans ce film. A travers l’histoire d’un seul homme que l’on suit tout au long du film, quasiment derrière son épaule, on découvre les chambres à gaz, les fours, les extérieurs des camps de concentration. Ce personnage est une sorte de guide. A travers lui, le spectateur voit tout. On en oublie même l’histoire par moment, tellement les images demeurent fortes et violentes. Un très grand film.
- Argo de Ben Affleck. On n’avait jamais très bien su pourquoi ce film avait eu tant de prix. Quand le film commence, on se pose encore la question. Mais pourquoi ? C’est quoi cette histoire de tournage complètement capillotracté ? On va faire un petit tour sur Internet, et là, révélation. C’est une histoire vraie. Le film prend alors tout son sens. En 1979, lors de la révolution iranienne, des Américains sont pris en otage à l’ambassade. 6 réussissent à s’échapper et se réfugient chez l’ambassadeur canadien. Pour les sortir de là, un agent de la CIA invente un plan surréaliste : faire croire que tous les 6 forment une équipe de cinéma, en repérage pour le tournage d’un film en Iran. L’un est producteur, l’autre scénariste, l’autre décorateur, etc. Fascinant !
- L’Effrontée de Claude Miller. Je ne me lasserai jamais de Charlotte Gainsbourg en petite fille ni de Lulu, sa compagne de jeu adorable.
- Paula de Christian Schwochow. Un très beau film sur la peintre Paula Becker, dont nous avions pu voir les belles toiles, il y a quelques mois, lors d’une exposition au Musée d’art moderne de Paris. Avec vingt minutes de moins, le film aurait été parfait. L’actrice Carla Juri est absolument exceptionnelle. Elle a un regard, un jeu, une gestuelle étonnante qui crèvent l’écran.
- La Confession de Nicolas Boukhrief. Joli film sur la religion et l’amour entre un prêtre et une femme. Un film plutôt d’actualité dans la mesure où se pose de plus en plus la question du célibat dans la profession. A quand la fin de cet archaïsme ?
- No country for old men des frères Coen. Pardon, mais j’ai rien compris (et je vous jure que je ne me suis pas endormie).
- Monsieur et Madame Adelman de Nicolas Bedos. Inconditionnelle de Nicolas Bedos, j’ai tout lu (même ses pièces de théâtre), j’achetais Marianne juste pour arracher la page de sa chronique, je restais tard devant la télévision me fadant les chroniqueurs les plus infects du PAF pour voir sa chronique de cinq minutes, je ne pouvais donc pas rater son premier film. Parfaitement bien écrit, une excellente chute et un Nicolas Bedos en retrait. Oui, en retrait, car Doria Tillier rayonne. La plus grande surprise de ce film est la découverte de Doria Tillier. Quelle actrice ! Éblouissante dans ce rôle, à sa juste mesure. J’étais venue voir Nicolas Bedos et j’ai vu Doria Tillier. Une belle révélation !
- Blow out de Brian de Palma. Un John Travolta étonnant dans un film qui met en lumière les coulisses, rarement visibles, du son au cinéma. La prise de son, le doublage, les bruitages. Tout ça en toile de fond d’un thriller plutôt réussi.
- Chacun sa vie de Claude Lelouch. Je suis une inconditionnelle de Claude Lelouch, mais alors ce film dépasse l’entendement. Où est passé le Claude Lelouch d’Un homme et une femme ? Retrouvons-le, vite !
- Le Poulet de Claude Berri. La tendresse à l’état pur. Chaque minute de ce court métrage de Claude Berri donne le sourire. Le petit garçon est tellement mignon, tellement naïf, tellement attachant. Je regrette qu’on ne voie pas assez les enfants au cinéma. Ou quand on les voit, c’est pour leur maturité. Voyons les enfants pour ce qu’ils sont, des êtres encore purs, comme dans les films de la Nouvelle Vague.
- Citizen Kane d’Orson Welles. Parfois, on se demande pourquoi on a attendu si longtemps pour voir un film. Peut-être à cause de cette phrase entendu mille fois : « T’as pas vu Citizen Kane ? Mais c’est le meilleur film qui n’ait jamais été réalisé ! » A force, on n’y croit plus, voyant ce genre de punchline sur toutes les affiches de chaque nouvelle sortie hebdomadaire. Bien emballé dans son plastique, le DVD attendait donc dans la bibliothèque (oui, on mélange les DVD avec les livres, c’est plus sympa). Meilleur film de « tous les temps », je ne sais pas, mais très grand film, ça c’est sûr. Du journalisme (la belle époque du journalisme), des hommes, des adultères, des femmes, des mensonges, un mystère. On ne critique pas un classique, on le voit. A vos écrans ! Rosebud…
- Les Saveurs du Palais de Christian Vincent. Je n’avais pas vu ce film à sa sortie, rebutée par l’affiche un peu grossière, donnant l’impression que l’on a affaire à une grotesque comédie de plus. Et bien non ! L’affiche n’est pas du tout représentative du film. On entre dans les coulisses des cuisines de l’Elysée avec une Catherine Frot au meilleur de sa forme. Excellente dans ce rôle de cuisinière particulière du président de la République, joué par un Jean d’Ormesson dont le rôle lui sied à merveille. En toile de fond, le statut de la femme dans un monde d’hommes et de pouvoir. A voir, donc !
- Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse. Tout comme Le Poulet de Claude Berri, ce court métrage d’Albert Lamorisse est adorable. On aimerait en voir plus souvent. La naïveté de l’enfant rayonne. Toute une métaphore est délivrée en fond de cette jolie fable.
- Harry dans tous ses états de Woody Allen. Un joli Woody Allen de plus au palmarès. Pas mon préféré. Un peu déluré, mais je me souviendrai longtemps de Robin Williams flouté. « Je suis flou ! »
- La Bête curieuse de Laurent Perreau. Un téléfilm diffusé sur Arte, avec Laura Smet dans le rôle principal et Samir Guesmi dans le second rôle. Les deux acteurs jouent parfaitement dans leur rôle. La douceur de Samir Guesmi est toujours un plaisir à l’écran. En revanche, on repassera pour le scénario un peu capillotracté…