Tueurs en série

Publié le 26 juin 2008 par Alain Bagnoud
« L'absence de remords du tueur en série s'explique par les schémas de pensée complexes qu'il construit. Première étape de cette organisation de la réalité, celui-ci justifie sa violence. Lorsqu'il assassine des prostituées, le tueur en série décrète que la société doit se débarrasser d'elles, et qu'elles constituent des cibles légitimes [...]
« Mais cette justification n'est pas suffisante. Pour éviter tout remords, le tueur en série, comme tous les agresseurs extrêmes, utilise un second procédé. Il inverse le rapport de culpabilité et se pose en victime des personnes qu'il agresse (victimisation), tout en les rendant responsables des souffrances qu'elles subissent (culpabilisation). Le violeur, lorsqu'il affirme que sa victime a été provocante, estime être mis en accusation de façon injuste. Si la femme a souffert, elle a eu selon lui le sort qu'elle méritait. »
(Philippe Cotter, Gilbert Holleufer, La vengeance des humiliés, Editions Eclecta, p.20-21)